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4613. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 7 novembre 1750.

J'ai bien reçu votre rapport du 25 d'octobre passé. Mon étonnement a été des plus grands, quand j'y ai vu que c'est sur moi qu'on rejette là où vous êtes la situation présente des affaires en Allemagne, par la raison que je n'avais pas pris la France au mot, lorsqu'elle m'offrit, il y a six mois, de donner des subsides pour prendre à mon service des troupes des Princes de l'Empire.1 Je ne veux pas entrer ici en discussion sur le tort qu'on me fait à ce sujet; on n'a qu'à penser à la différente situation où les affaires étaient alors et celle où elles se trouvent dans le moment présent. Mais indépendamment de tout cela, il n'y a rien de perdu à ce sujet; et parceque l'on montre tant d'empressement pour donner des subsides, je tâcherai de les satisfaire encore, pourvu que je sois seulement instruit jusqu'où la France souhaite que le nombre de pareilles troupes doive monter, et d'ailleurs pour combien d'années je puisse engager ces troupes. La modération dont j'ai usé alors, quand la France me fit la première ouverture de son offre, n'a rien gâté, il n'y a rien de perdu pour cela, il n'y a aucun de ces Princes de l'Empire que j'aurais pu engager alors de laisser à ma disposition ses troupes, moyennant des subsides, qui pendant cet intervalle du temps ait pris d'engagements avec les Puissances maritimes, ainsi que je compte de les avoir encore pour contenter la France à cet égard; car pour ce qui regarde l'électeur de Bavière, il est assez connu que je n'aurais jamais été à même de le disposer à notre faveur.

Federic.

Nach dem Concept.


4614. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 9 novembre 1750.

Je dois des remercîments à l'exactitude et à la sincérité avec laquelle vous m'avez bien voulu faire part de ce qui a fait le principal objet des dépêches que votre courrier vous a apportées en dernier lieu. J'ai lu avec attention la copie de la lettre que vous m'avez communiquée2 et que je vous renvoie à la suite de celle-ci. J'ai fait diverses considérations là-dessus que j'aimerais bien de vous communiquer moimême, Comme je partirai demain d'ici pour arriver avant-midi à Berlin, je serai bien aise s'il vous plaît de vous rendre demain à douze



1 Vergl. S. 102.

2 „Copie d'une lettre que le comte Tyrconnell a reçue de sa cour par un courrier arrivé à Berlin le 7 novembre 1750 et dont il avait envoyé copie à Sa Majesté le Roi, qui a. trouvé bon de la lui renvoyer.“