<149>

Quant aux affaires de la Suède,1 vous savez, Milord, que je me suis prêté avec plaisir d'écrire à ma sœur dans le sens que votre cour le désire, par rapport au mariage projeté entre le prince Gustave et une des Princesses du roi de Danemark, et de donner d'ailleurs des ordres à mon ministre à Stockholm de renouveler ses remontrances de la manière la plus pressante au ministère de Suède, afin que celui-ci prenne soin d'une bonne défense de la Finlande.

Je finis en vous renouvelant tous les sentiments d'estime et d'amitié que vous me connaissez pour vous. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Dans ce moment, je reçois votre lettre, et bien loin de vouloir vous causer le moindre chagrin, je m'en remets à vous, Monsieur, sur ce que vous trouverez à propos d'écrire à votre cour. Quant au traité à faire avec le duc de Brunswick, il est juste qu'un ministre de France en arrête les conditions, parceque son maître les paie, et que je ne suis dans toute cette affaire qu'en qualité de maquereau. Je vous ai rappelé par cette lettre notre discours d'avant-hier, afin que vous puissiez rendre compte à votre cour de la façon dont nous pensons ici tant pour les affaires de Constantinople que de Stockholm.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Der Zusatz eigenhändig.


4620. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 13 novembre 1750.

J'ai bien reçu votre dépêche du 3 de ce mois. Quant aux nouvelles de Pétersbourg qui regardent la conduite du comte Lynar et les circonstances mystérieuses des courriers qui lui sont venus de Copenhague, je viens d'apprendre2 qu'il s'est agi principalement là-dedans d'une commission que sa cour lui a donnée de faire de tout son mieux pour engager le grand-duc de Russie d'approuver les arrangements pris avec le Prince-Successeur par rapport au duché de Holstein et d'y accéder; que le comte Lynar avait présenté un ample mémoire aux ministres du Grand-Duc, pour que celui-ci y donnât les mains, qui avait été accompagné de propositions aussi emmiellées qu'on eût pu imaginer, mais que le Grand-Duc lui avait fait répondre que, quoi qu'il arrivât, il ne renoncerait jamais à ses droits légitimes sur le Sleswig, ni ne consentirait de sa vie à un échange de son duché de Holstein contre quel pays que ce puisse être; que si le Prince-Successeur avait jugé à propos de se départir de ses droits, c'était une affaire à laquelle lui, Grand-Duc, ne prenait part ni en blanc ni en noir et qu'il la regardait comme une chose absolument étrangère. Comme le Grand-



1 Vergl. Nr. 4620.

2 Vergl. Nr. 4618.