<165>tions avec une cour qui s'est fait connaître plus d'une fois par l'irrégularité et par l'indécence de ses procédés, vous aurez soin, immédiatement après la réception de cette dépêche, de mettre vos papiers les plus secrets en sûreté et de brûler tout ce qui pourrait compromettre mes intérêts, et en particulier les anecdotes que le feu baron de Mardefeld a couchées par écrit pour l'instruction du comte de Finckenstein, et la relation générale que ce dernier m'a faite à son départ de Russie, ne vous réservant que les chiffres dont vous vous servez actuellement, et ceux d'entre vos papiers qui ne sauraient tirer à conséquence.

Il serait superflu, au reste, de vous recommander un redoublement de vigilance et de circonspection dans des circonstances si délicates; je m'en rapporte entièrement à la prudence que vous avez fait éclater dans d'autres occasions, et qui ne se démentira vraisemblablement pas dans celle-ci. Federic.

H. Comte de Podewils. Finckenstein.

Nach dem Concept von der Hand des Grafen Finckenstein.


4644. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 24 novembre 1750.

J'ai bien reçu votre rapport du 7 de ce mois. La dépêche du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci, vous instruira amplement sur l'évènement qui vient d'arriver, de ce que le sieur Gross vient de recevoir l'ordre de sa cour, par un courrier qu'elle lui a dépêché, de partir incessamment d'ici pour revenir à Pétersbourg.

Quoiqu'il n'ait laissé entrevoir jusqu'ici si, avant que de partir, il se congédiera formellement ou non, je veux cependant bien vous confier sous le sceau du dernier secret que je sais de bon lieu que son départ est fixé à la fin de ce mois ou tout au plus au 1er de celui-ci qui vient; qu'il a mis secrètement en dépôt auprès du ministre d'Angleterre ici quelques papiers avec ses meubles et hardes qu'il ne saurait amener avec soi, et qu'en conséquence des ordres de sa cour il s'en ira sans prendre ses audiences de congé, et de faire là-dessus tout comme il fit lorsqu'il sortit, aussi, de la France sans s'y congédier.

Vous comprendrez aisément qu'un procédé aussi peu amiable, et surtout si le cas arrive que le sieur Gross parte sans s'être congédié, ne saurait que m'obliger de vous rappeler également de la cour de Pétersbourg pour retourner ici; ainsi je vous en avertis d'avance et vous ordonne de prendre vos sûretés par rapport à tous vos papiers, de brûler surtout ceux qui regardent la correspondance immédiate que vous et votre prédécesseur avez eue avec moi, de même que tous ceux où il est fait mention de quelques amis, ou qui sont ailleurs de conséquence;