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4409. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION ERNEST-JEAN DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 18 juillet 1750.

J'ai bien reçu votre dépêche du 8 de ce mois. Je ne saurais regarder la nouvelle de la marche d'un corps de troupes russes en Finlande, que comme apocryphe, et la confidence que le comte Brühl en a faite au marquis des Issarts, comme imaginée, pour donner des inquiétudes à nous autres. Il s'en faut beaucoup que la Russie soit aussi en force dans ces contrées-là qu'elle saurait détacher 40,000 hommes en Finlande, sans dégarnir de troupes la Livonie; ce qu'elle voudrait d'autant moins faire qu'au contraire mes dernières nouvelles de Pétersbourg sont que, sur une ouverture amiable que j'avais fait faire par mon ministère à Berlin au ministre de Russie à ma cour1 et que je fais faire réitérer à Pétersbourg,2 que la cour de Russie voulût bien se contenter de la dernière réponse de la Suède, ladite cour avait résolu de retirer de la province d'Esthonie cinq régiments d'infanterie, pour en renforcer les troupes qu'elle tient actuellement en Livonie; nouvelle cependant qui n'a fait nulle impression sur moi, quand même l'événement la vérifierait, puisque je saurais voir fort tranquillement que ladite cour diminuât de la sorte ses ostentations contre la Suède, en faisant passer un aussi considérable corps de troupes de l'Esthonie en Livonie.

Federic.

Nach dem Concept.


4410. AU CONSEILLER DE LÉGATION WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 18 juillet 1750.

J'ai reçu la dépêche que nous m'avez faite du 30 du mois dernier. J'applaudis parfaitement au sentiment où vous êtes, que c'est principalement la cour de Vienne qui continue à encourager le chancelier Bestushew à rejeter3 toutes les voies de réconciliation entre la Russie et la Suède et qui fait de son mieux pour fortifier celui-ci dans ses intentions pernicieuses; malgré tout cela, je suis persuadé qu'au moins pendant le cours de cette année-ci il n'en résultera aucunes suites.

Je regarde les propos du Chancelier par rapport au renforcement du corps de troupes en Livonie et en Courlande comme des rodomontades toutes pures; en tout cas, il ne m'en imposera point, et je pourrais voir bien tranquillement que la Russie y mette tant de troupes qu'elle y voudra, et qu'elle abîme par le trop grand nombre de ses troupes une aussi belle de ses provinces que la Livonie.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. VII, 408.

2 Vergl. Nr. 4411.

3 Vergl. Bd. VII, 408—414.