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4673. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

[Potsdam, décembre 1750].

Je reçois, Monsieur, votre lettre1 dans ce moment. Pour ne point perdre de moment, je renvoie incessamment votre domestique, en vous assurant que vous me ferez plaisir de venir ici.2 La lettre du roi de France3 me fait comprendre de quoi il est question, et, si nous pouvons exécuter ce projet, je crois que ce sera tirer pour nous le meilleur parti qui se peut, de l'élection d'un roi des Romains.

Je vous avertis en même temps que je viens de recevoir ce matin des lettres de Brunswick qui m'auraient causé un très grand embarras, si je n'avais pas reçu votre dernière lettre presque en même temps. Sur quoi, je prie Dieu de vous avoir, Monsieur, dans sa sainte garde.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Eigenhändig.


4674. AU ROI DE FRANCE A VERSAILLES.

Eigenhändiges Schreiben König Ludwig's XV., Versailles 25. November: „Monsieur mon Frère. J'ai reçu la lettre particulière dont Votre Majesté a chargé le marquis de Valory;4 la satisfaction qu'Elle a eue de sa conduite, est le meilleur titre qu'il pût avoir auprès de moi; il m'a remis les plans des places de Neisse et de Schweidnitz; je les ai examinés avec d'autant plus de plaisir que je sais que c'est l'ouvrage de Votre Majesté et que tout ce qui peut assurer Ses conquêtes, m'intéressera à toujours infiniment; j'y contribuerai en toute occasion de tout ce qui dépendra de moi. J'ai donné ordre au comte de Tyrconnell de communiquer à Votre Majesté l'idée qui m'est venue de faire servir la circonstance de l'élection à assurer conjointement avec Elle la tranquillité de la Suède, et par conséquent celle de l'Europe, a laquelle nous sommes également intéressés. Votre Majesté me fera plaisir de m'en dire Son sentiment, ne pouvant être trop persuadée du cas infini que j'en fais, ainsi que de la parfaite amitié avec laquelle je suis et serai toujours, Monsieur mon Frère, de Votre Majesté bon frère Louis.“

[Potsdam, 11 décembre 1750].

Monsieur mon Frère. Les assurances d'amitié que Votre Majesté vient de me renouveler, me sont d'un prix infini. Elle peut être persuadée que j'y répondrai avec toute la sincérité imaginable; je ne crois pas dans les conjonctures présentes de pouvoir Lui en donner des marques plus réelles qu'en Lui confiant mes réflexions sur les commissions dont M. Tyrconnell a été chargé de Sa part.

Il me paraît que le moyen le plus court de s'entendre avec l'Impératrice-Reine sur l'élection de son fils, roi des Romains, serait si les ministres de Votre Majesté déclaraient rondement à ceux d'Autriche qu'il y aurait moyen de s'accommoder sur cette affaire qui leur tient si fort à cœur, que Votre Majesté et Ses alliés consentiraient à cette



1 Das Schreiben Tyrconnell's ist undatirt.

2 Vergl. Nr. 4683.

3 Vergl. die folgende Nummer.

4 Vergl. Bd. VII, 366.