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4693. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 22 décembre 1750.

J'ai bien reçu vos rapports du 8. et du 11 de ce mois. Je dois ajouter foi à ce que le ministère de Suède vous a dit touchant les rapports qui lui sont entrés des provinces du royaume touchant la tranquillité qui y règne et la bonne disposition où le peuple se trouve. Je m'en réjouis, par la part sincère que je prends à tout ce qui peut intéresser le bonheur de la Suède. Je me persuade cependant que toutes ces belles perspectives n'endorment pas les ministres et ne leur fassent pas perdre de vue les objets qui doivent faire le fondement de leur tranquillité, dont le principal est de bien assurer les forteresses et les frontières du royaume; alors, ils auront lieu de ne se soucier plus de la grâce ou de la disgrâce du chancelier Bestushew, ni des sourdes menées du comte Lynar, ni du petit nombre des mal intentionnés en Suède.

Au reste, si le cas venait d'arriver que le comte Tessin se démît de son poste, je suis persuadé qu'on ne saurait faire un choix plus digne que du sieur de Rudenschöld, pour le faire entrer dans le Sénat, par l'habileté et la fermeté que je lui connais.

Federic.

Nach dem Concept.


4694. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Graf Otto Podewils berichtet, Wien 12. December: „J'avoue que j'ai de la peine à combiner les assurances que l'Électeur palatin continue de donner à Votre Majesté et à la France relativement à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, avec les lettres que le baron de Wachtendonck écrit sur ce sujet au baron de Beckers“ ...

„Le comte de Bestushew, dans une visite qu'il me fit il y a quelques jours, me témoigna être fort mortifié du rappel du sieur Gross, et il parut en rejeter la faute sur la mauvaise conduite et les rapports indiscrets du sieur Gross, ajoutant qu'il était sensible à ce refroidissement entre Votre Majesté et sa cour. Il m'a fait connaître, encore, que s'il ne se liait pas si étroitement avec moi que son attachement pour Votre Majesté le lui faisait désirer, ce n'était uniquement que parcequ'il était obligé de se ménager vis-à-vis du ministère d'ici, qui servait d'espion à son frère et lui rapportait ses moindres actions. Quoique je me persuade qu'il

Berlin, 22 décembre 1750.

J'ai reçu votre rapport du 12 de ce mois. J'ai de la peine à me persuader que l'Électeur palatin prendra une résolution à l'égard de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, sans se consulter préalablement là-dessus avec la France et moi; ses intérêts même demandent ces concerts, puisqu'il aura toujours plus d'espérance d'obtenir de la satisfaction de la cour de Vienne, sur ses prétentions, restant avec nous, que quand il l'entreprendrait seul.

Je n'ai point été insensible aux sentiments que le comte Bestushew vous a déclarés dans la dernière conversation que vous avez eue avec lui. J'aimerai bien que