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Je me vois au comble de ma joie de ce que cette affaire a été finie à la satisfaction de M. le Duc, et je reconnais autant que je dois les marques essentielles qu'il m'a données par là et par la facilité avec laquelle il a bien voulu y concourir, de son amitié que j'estimerai et honorerai à jamais.

J'aurais sans faute fait expédier les pleins-pouvoirs pour Votre Altesse avec les ratifications solennelles de notre traité, si je n'avais trouvé juste de me prêter avec une facilité réciproque à ce que le Duc a désiré à cet égard dans le billet qu'il vous a écrit de sa main propre. Ainsi, comme il se déclare qu'il n'avait affaire que de pleins-pouvoirs solennels à votre égard et qu'il ne demandait d'autres ratifications qu'en peu de mots signés de ma main et scellés de mon cachet, je me suis conduit dans tout ceci selon son désir.

Pour ce qui regarde sa demande à ce que tout le corps de troupes ne soit destiné autrement que pour la seule forteresse de Magdebourg, j'espère que M. le Duc acquiescera à ce dont nous en sommes convenus dans le traité, par la considération que la séparation de ces troupes dans les deux garnisons exprimées1 se pourra faire sans aucun inconvénient; que M. le Duc n'a désiré à cet égard dès le commencement de la négociation autre chose à ce sujet, sinon que les troupes dussent être mises dans des garnisons entre la Wéser et l'Oder, et que d'ailleurs il ne saurait pas me convenir qu'un officier des troupes de Brunswick commandât dans mes forteresses et qu'il n'y avait en même temps point de mes troupes dans celles-ci.

Quant à ce qui regarde les subsides, je m'arrangerai de la façon que les deniers en doivent être toujours comptés à vous, par la raison que M. le Duc allègue. D'ailleurs je les ferai payer en quatre termes de trois en trois mois, à compter du 1er de celui où nous venons d'entrer.

Il ne me reste donc que de vous envoyer à la suite de cette lettre l'original du traité et de ses articles séparés que vous avez signés de ma part, avec mes ratifications au gré du Duc, pour que vous ayez la bonté de les lui présenter, ayant, moi, fait garder avec tout le secret possible les originaux qu'il a signés lui-même. Je m'occupe à présent à arranger la garantie de la France sur notre traité telle qu'elle y est stipulée, et dès que les actes de cette garantie me seront parvenus, je ne manquerai pas d'en faire communication au Duc.

J'attends à présent le retour de Votre Altesse, qui voudra bien dire à Son retour chez nous qu'Elle Se trouve parfaitement rétablie des indispositions qui L'avaient retenue à Brunswick. Au reste, que Votre Altesse compte sur la parfaite estime et sur la reconnaissance avec laquelle je serai à jamais de Votre Altesse le bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach dem Concept.



1 Magdeburg und Stettin.