<214>

4717. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 5 janvier 1751.

J'approuve parfaitement la réponse que vous avez faite au marquis de Puyzieulx sur ce qui fait le sujet de votre relation du 25 passé. Il est sûr que, quelque soin que la cour de Vienne se donne pour cacher son jeu avec celle de Russie, l'on sait cependant avec certitude que les chipotages entre ces deux cours ne discontinuent point. Je suis d'ailleurs averti de fort bon endroit que le général Pretlack a emporté à son départ de Vienne 40,000 ducats en espèces pour la cour de Russie. On prétend, à la vérité, que c'était le reste des subsides des Puissances maritimes, qui les avaient fait payer à la cour de Vienne pour en défalquer ce qui lui revenait pour les fournissements faits aux troupes de Russie du temps qu'elles hivernaient dans les États héréditaires d'Autriche,1 mais je suis persuadé qu'on n'a muni le général Pretlack de cet argent que pour en faire des corruptions en Russie. Vous pouvez bien convenablement communiquer cette anecdote à M. de Puyzieulx.

Federic.

Nach dem Concept.


4718. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Berlin, 9 janvier 1751.

J'ai appris avec satisfaction, par la lettre que vous m'avez faite du 30 passé, votre arrivée à Vienne. J'ai été en peine de l'accident fâcheux qui vous est arrivé chemin faisant,2 j'espère cependant qu'il n'aura guère de suites et que vous serez à même d'entrer bientôt en activité.

Nos nouvelles d'Angleterre sont toujours que le roi d'Angleterre reste intentionné de brusquer l'affaire de l'élection d'un roi des Romains. S'il persiste de vouloir s'y prendre de la sorte, et si, de concert avec la cour de Vienne, il la met en exécution, la France et ses amis n'en seront pas trop fâchés, puisque toute illégalité commise à l'occasion de cette affaire servira de la renverser. Au reste, on n'aura pas l'Électeur palatin aussi aisément qu'on paraît vouloir se le persuader.

Federic.

Nach dem Concept.


4719. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 9 janvier 1751.

Je vous sais tout le gré possible de l'attention que vous avez en conséquence de votre rapport du 25 dernier, pour bien approfondir si



1 Vergl. Bd. VI, 392.

2 Es handelt sich um eine Erkrankung des Gesandten.