<219> et que l'abbé Lemaire se croit être en droit de présumer que ce différend paraît embarrasser cette cour et qu'elle pourrait être bien aise de le voir terminé. Pour moi, qui n'ai rien fait dans tout ceci que ce qui est exactement conforme aux lois et coutumes de l'Empire, j'attendrai tranquillement de quelle façon la cour de Danemark se voudra développer à ce sujet, et quoique je ne me relâcherai point dans ceci sur mes droits, j'agirai cependant avec modération et ne voudrai nullement pousser trop loin la cour susdite à ce sujet.

Comme mes lettres de France m'apprennent que le ministère de France souhaite que je saurais trouver des moyens à faire revenir le baron de Bernstorff des préjugés qu'il a peut-être conçus contre mes intérêts, vous devez sonder, quoique seulement par manière d'acquit, M. Lemaire s'il croit que je pourrais réussir à ce sujet auprès dudit ministre, et si des offres pécuniaires sauraient faire à lui des impressions ou non. Sur quoi vous me ferez votre rapport immédiatement à moi, sans envoyer des doubles au département des affaires étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.


4727. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 13 janvier 1751.

J'ai reçu à la fois les dépêches que vous m'avez faites du 28 dernier et du 1er de ce mois. Je suis bien aise d'apprendre que le marquis de Puyzieulx avec le comte de Saint-Severin pénètrent en ministres clairvoyants toute l'astuce dont les cours de Vienne et de Londres se servent pour embaumer la France, dans la vue de lui ôter imperceptiblement son influence dans les grandes affaires de l'Europe, et peut-être pour l'humilier au point que les cours susdites la voudraient voir rédigée, après l'avoir privée, s'il y a moyen, des ressources dont elle a su se servir jusqu'à présent pour soutenir son poids et sa dignité.

J'attends de voir quel usage on fera à la cour où vous êtes des conseils sincères que je lui ai fournis au sujet de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains.1 Je persiste dans le sentiment qu'il faut qu'elle s'explique sans détour et énergiquement envers les ministres des cours de Vienne et de Londres à cet égard et qu'elle tâche d'amener cette affaire à une négociation dont les points principaux seront que la cour de Vienne remplisse ses engagements par rapport à une garantie de l'Empire, point exposée à des équivoques, sur mes possessions de la Silésie, à laquelle elle est venue de s'offrir encore séparément; qu'elle satisfasse aux justes prétentions de l'Électeur palatin, et qu'elle donne des assurances, conjointement avec l'Angleterre, de ne point permettre à ce que la Russie troublât le repos du Nord, à moins que la Suède ne fît de changements réels et de conséquence dans sa forme de gouvernement présente.



1 Vergl. S. 185. 191.