<22> les 14,000 hommes qui y sont déjà, ne composera point le nombre de 60 ou 69,000 hommes, ainsi qu'il faut qu'il ait quelque erreur dans votre calcul ou quelque autre malentendu, sur quoi je souhaite que vous vous expliquiez. Quoi qu'il en soit, toutes ces grimaces et rodomontades du Chancelier ne m'imposeront point, et pourvu que je voie des arrangements plus sérieux et d'autres concerts pris, je ne m'embarrasserai aucunement ni de ce qu'il [menace], ni de ce qu'il fait.

Comme j'ai vu par votre dépêche la façon peu ménagée dont le Chancelier vous a parlé relativement à la déclaration que vous lui avez faite, et qu'il n'est pas à douter que, quand même on y ferait une réponse, elle ne serait qu'impertinente, ma volonté est, et je vous défends expressément que vous ne deviez plus toucher un mot, ni parler en aucune façon aux ministres de Russie ni à d'autres mal intentionnés sur tout ce qui peut avoir du rapport à cette déclaration, mais de laisser entièrement reposer cette affaire.

Du reste, je souhaiterais bien de savoir exactement de vous à combien va le nombre des vaisseaux de guerre de la Russie qui puissent effectivement tenir la mer.

Federic.

Nach dem Concept.


4416. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 21 juillet 1750.

J'ai reçu votre dépêche du 10 de ce mois et j'attends d'apprendre de vous quel a été le résultat de la dernière conférence du Sénat par rapport au transport des troupes en Finlande.

Mes dernières lettres de Russie marquent que le Chancelier, furieusement piqué des déclarations qu'on a faites en faveur de la Suède, avait pris la résolution de pousser les ostentations guerrières de la Russie au delà de ce qu'elles ont été jusqu' ici; qu'on prétendait que l'impératrice de Russie avait signé un ordre suivant lequel 22,000 hommes devaient dénier vers la Finlande, pour y consommer, à ce qu'on prétendait, ce qu'il y avait de trop abondant dans les magasins qu'on y avait amassés. L'on prône d'ailleurs qu'on renforcerait l'armée russienne en Finlande jusqu'à 60,000 hommes et qu'on ferait défiler outre cela 24,000 hommes vers la Livonie, pour en renforcer pareillement les troupes qui y sont. L'on marque d'ailleurs que la flotte de Kronstadt a quitté ce port au nombre de sept vaisseaux de ligne, quelques pinques, avec trois frégates, pour joindre les sept vaisseaux de guerre qui sont à Reval, mais qui tous, pris ensemble, étaient assez mal équipés. Cependant des gens sensés n'envisagent toutes ces ostentations que comme une pure grimace et un simple jeu du Chancelier, pour faire changer, quant aux troupes, de quartiers à un certain nombre de Tégiments et pour en imposer au public; aussi souhaitent-ils que la Suède ne fasse point éclater