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4735. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 18 janvier 1751.

Milord. Je ressens avec toute la sensibilité possible la communication de la pièce que vous avez bien voulu me faire au sujet de la dépêche qui vous vient d'entrer de votre cour et que je vous renvoie ci-close. Pour entrer dans les idées de celle-ci à l'égard de l'Électeur palatin, afin de lui imposer plus de confiance, j'ordonne à mon ministre comte de Podewils de déclarer de ma part et en mon nom au sieur Bossart qu'il saurait assurer à la cour palatine, même sur ma parole d'honneur, que je n'entrerai en rien avec la cour impériale sur tout ce qui a du rapport à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, avant que celle-ci n'ait donné à l'Électeur palatin la satisfaction due à ses prétentions à sa charge, au sujet desquelles il se sera entendu avec la France.

Je me réserve de vous parler vous-même sur les autres points qui font le sujet de votre dépêche, en attendant que mon dit ministre de Podewils vous communiquera de ma part des nouvelles assez intéressantes qui me sont parvenues depuis peu. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


4736. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 19 janvier 1751.

J'ai vu ce que vous m'avez marqué par votre rapport du 8 de ce mois. Vous direz à M. de Puyzieulx que je croyais d'avoir développé à présent, par plusieurs circonstances qui m'avaient été rapportées, les vues cachées dans le concert qu'il y avait eu entre le chancelier Bestushew et les cours alliées de la Russie au sujet de l'affaire du rappel du sieur Gross, et qui avaient été principalement, primo, d'augmenter au possible le refroidissement entre moi et l'impératrice de Russie et de m'agacer, pour me faire faire peut-être quelque fausse démarche; en second lieu, de m'intimider par là à ce que je ne m'opposasse point au dessein de l'élection d'un roi des Romains.

Mais que le comte Tyrconnell marquerait à lui, M. de Puyzieulx, quel parti mitoyen j'avais pris, pour éviter que les susdites cours n'obtinssent le but auquel elles avaient visé dans l'un et l'autre point. Au surplus, vous remercierez par quelque compliment très affectueux de ma part le marquis de Puyzieulx de tous les soins et de toutes les peines qu'il s'est donnés à mon égard, et des nouvelles assurances qu'il vous a faites au sujet des sentiments invariables du Roi son maître relativement à mes intérêts et à ceux de ses autres alliés.

Federic.

Nach dem Concept.