<250>miers princes de l'Empire disent leurs sentiments sans contrainte sur un évènement des plus importants pour le Corps Germanique.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris. Der Zusatz eigenhandig.


4767. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 6 février 1751.

J'ai reçu votre dépêche du 25 passé. La manière dont le marquis de Puyzieulx s'est exprimé envers vous dans la conversation que vous avez eue avec lui au sujet des procédés des cours de Londres et de Vienne relativement aux affaires du Nord, m'a donné assez de la satisfaction. Avec tout cela, comme ces deux cours, appuyées de la Russie, vont toujours en avant, il me semble que le moment est venu où il faudrait que les ministres de France missent un peu plus de vigueur dans leur façon de s'expliquer avec les ministres des susdites cours, pour leur ôter de l'esprit que la France saurait se laisser endormir pour être simple spectatrice des troubles qui s'élèveraient dans le Nord. J'avoue que les ministres de France ont fait parler avec assez de vigueur, il y a quelque temps,1 à ce sujet; il me paraît néanmoins qu'il serait nécessaire d'en rafraîchir la mémoire et de faire sentir aux cours ci-dessus mentionnées que la France ne verrait nullement avec indifférence que la tranquillité du Nord soit troublée.

Je conviens que c'est une chose un peu difficile que de pousser les ministres de France à une pareille démarche, sans blesser leur délicatesse. Je crois cependant que vous y pourriez parvenir indirectement, quand vous prendrez l'occasion de les aiguillonner par l'ambition, en leur donnant adroitement à entendre qu'il se développait à présent de plus en plus que toutes les opérations des cours de Londres et de Vienne ne visaient qu'à exclure la France de toute influence dans les affaires de l'Allemagne et même de l'Europe, pour en être elles seules les souverains arbitres, et que c'était une chose également injuste et étrange que ces cours voudraient régler à l'exclusion entière d'une puissance aussi respectable que la France une affaire de telle importance que celle de l'élection d'un roi des Romains.

Je laisse à votre prudence d'exécuter tout ceci de la manière que vous trouverez la plus convenable; il me semble cependant que le moment est venu où il faut que les ministres de France mettent derechef un peu plus de vigueur dans les propos qu'ils tiennent aux ministres anglais et autrichiens, pour les tirer de l'illusion qu'ils se sont faite de pouvoir duper la France.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. Bd. VII. 281. 283. 330. 371.