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4773. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 8 février 1751.

Après avoir pris en délibération tout ce que vous m'avez marqué dans votre rapport du 5 de ce mois touchant l'idée de la cour de France au sujet d'un traité d'Union à proposer aux Princes bien intentionnés pour la conversation des droits des États de l'Empire,1 je veux bien vous dire que j'applaudis au sentiment que vous avez là-dessus, et que j'entre d'autant plus dans vos idées, parceque les dernières lettres que j'ai immédiatement du sieur de Klinggræffen sur la disposition présente de la cour de Vienne, me font présumer qu'elle pourrait bien se prêter à entrer en négociation avec la France et moi sur les points que nous lui avons proposés à l'occasion de l'élection d'un roi des Romains. En conséquence de cela, si mes conjectures se vérifient, il serait bien mal à propos, si la France et moi voulussions entamer cette affaire d'Union, qui ne laisserait pas que de donner de furieux soupçons à la cour de Vienne, supposé qu'elle se prête à une négociation avec nous, et qui nous ferait gâter une affaire avec l'autre. C'est pourquoi je reste du sentiment que tout ce que la France et moi pourrons faire de plus à propos dans le moment présent, c'est de conclure préalablement les différents traités de subsides avec les cours connues. Si alors les cours de Londres et de Vienne regimbent contre les propositions que nous leur avons faites, et procèdent à des irrégularités, nous aurons déjà tous nos matériaux de préparés, pour en constater une Union à laquelle peut-être d'autres cours en Allemagne se joindront encore. Avec tout cela, je souhaiterais infinement que la France tâchât par tous les moyens imaginables d'avoir dans notre parti la cour de Bonn, parceque cela donnerait un grand relief à notre affaire, si trois des Électeurs fussent liés pour agir d'un concert commun. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


4774. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 8 février 1751.

Milord. J'ai reçu la lettre que vous m'avez faite du 6 courant, et vous sais tout le gré imaginable des sages et judicieuses réflexions que vous avez bien voulu me communiquer, auxquelles j'applaudis parfaitement.

Comme des lettres particulières que je viens de recevoir de mon ministre à Vienne, me font présumer que la Reine-Impératrice pourrait bien s'adoucir au sujet de l'affaire de l'élection d'un roi des Romains au point qu'elle entre en négociation sur les conditions que la France et moi lui avons déclarées, il est à croire que, pourvu que votre cour



1 Vergl. S. 245.