<255> et moi tenions ferme là-dessus et qu'elle tâche surtout d'attirer l'électeur de Cologne dans notre parti, nous pourrions encore réussir dans nos vues.

A cette occasion, je veux bien vous dire que, pour ce qui regarde l'idée par rapport 'à un traité d'Union à conclure avec les cours des Princes les mieux intentionnés en Allemagne,1 je crois que, dans la disposition ci-dessus marquée de la cour de Vienne, il ne sera nullement de saison d'entreprendre d'abord la négociation avec lesdits Princes, puisque, quelque secret qu'on employerait aussi dans cette négociation, il ne saurait presque pas manquer que la cour de Vienne n'en soit avertie, et dès lors elle nous objecterait que, dans le temps que nous étions en négociation avec elle, nous travaillions à constater des ligues et des unions dans l'Empire; elle prétendrait de savoir les vues que nous avons là-dessus, et, par ses soupçons et autres accidents, il saurait arriver que nous gâtions l'une affaire par l'autre et les manquions toutes les deux.

Selon moi donc, il sera plus convenable que nous tâchions premièrement de conclure les différents traités de subsides avec les cours de Manheim, de Stuttgard, de Gotha et de Baireuth, tout comme on l'a fait avec celle de Brunswick.

Quand nous serons parvenus à ce but, l'union ira d'elle-même, parceque ces différents Princes, liés avec nous par leurs traités, ne sauraient plus s'en départir. Si alors les cours de Vienne et Londres ne voulaient point faire attention sur nos propositions et procéder à des irrégularités, alors il me paraît qu'il serait à propos de constater solennellement l'Union.

Au surplus, je souhaite ardemment que la France tâchât par tous les moyens imaginables d'engager l'électeur de Cologne dans notre parti et dans l'Union à former de la façon susdite, puisque cela donnerait un grand poids à notre cause, s'il y avait trois des principaux Électeurs qui étaient liés entre eux et qui agissaient d'un concert commun. Je laisse tout ceci à votre réflexion, ne doutant presque pas que vous ne trouviez mon sentiment convenable aux circonstances du temps. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


4775. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 9 février 1751.

Le rapport que vous m'avez fait du 30 du mois dernier, m'a été rendu. Il faudra voir de quelle manière la cour où vous êtes envisa-



1 Vergl. S. 245. 254.