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ses sentiments en général pour ceux qui y sont intéressés; elle renvoie la France sur l'Angleterre pour en savoir davantage : celle-ci ne dit rien de positif sur quoi on puisse compter et qui s'accorde avec le langage emmielé de la cour de Vienne. Ainsi c'est un jeu concerté entre ces deux cours, pour parvenir au but qu'elles se proposent, suivant le plan qu'elles se sont fait, et il y a bien de l'apparence qu'elles brusqueront l'élection, si elles croient ne pouvoir pas faire autrement.“

croire que lesdites cours ne sont pas encore tout-à-fait convenues entre elles d'un nouveau concert sur la façon de faire l'élection d'un roi des Romains, après que celui qu'ils avaient pris à Hanovre, s'est trouvé dérangé. Pour en juger avec plus de précision, il faudra voir comment elles se développeront sur les déclarations que la France leur a fait faire, et sur celles que j'ai faites de ma part à la cour de Vienne : si elles se rendront à la raison et voudront faire l'affaire de bonne grâce, ou si elles la pousseront par des irrégularités.

En attendant, vous devez insinuer convenablement à M. de Puyzieulx que, selon mon idée, dès qu'on s'apercevrait que l'intention de la cour de Londres était de brusquer l'élection en passant sur toutes les considérations, il n'y avait rien de mieux à faire que de nous attacher l'électeur de Cologne, vu le grand relief que cela donnerait au parti bien intentionné, et l'impression que cela ferait sur les autres États de l'Empire, s'il y avait un concert formé entre trois des Électeurs.

Federic.

Nach dem Concept.


4778. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Michell berichtet, London 26. Januar: „Il s'en faut de beaucoup que l'on regarde ici la France avec indifférence à l'égard de l'élection d'un roi des Romains, non plus que Votre Majesté. Si cela était, on ne témoignerait pas à la première tant de sincérations sur l'accession au traité de 17461 ainsi que les deux secrétaires d'Etat2 l'ont fait à l'Ambassadeur,3 et d'entrer de plus dans des mesures raisonnables pour assurer la tranquillité du Nord. On n'insinuerait pas, comme on a fait au même Ambassadeur, que la cour de Vienne était tout-à-fait disposée à offrir à Votre Majesté la garantie de l'Empire pour la Silésie et de régler à Son avantage les difficultés qui pourraient encore subsister entre les deux cours.“

Potsdam, 9 février 1751.

J'ai reçu le rapport que vous m'avez fait du 26 du janvier dernier. J'ai trouvé fort juste ce que vous marquez par rapport à la façon de penser de la cour britannique dans l'affaire de l'élection d'un roi des Romains et de celle de la tranquillité du Nord. Il faut que je vous dise à cette occasion que j'ai eu bien de la satisfaction tant de ce rapport de vous que je viens d'accuser, que des autres que vous m'avez faits depuis peu; ils m'ont montré que vous êtes parfaitement instruit des affaires et que vous allez avec bien de la justesse au fait. Continuez de la façon et prêtez une attention particulière sur la manière dont la cour de Londres envisagera les propos que j'ai tenus



1 Vergl. S. 205.

2 Newcastle und Bedford.

3 Mirepoix.