<265>sances maritimes se voyaient pareil mémoire entre les mains, elles ne feraient justement rien et se moqueraient de nous, outre qu'elles en tireraient la conséquence et s'arrogeraient le droit, savoir que sans leur consentement préalable aucune de mes provinces ne pourrait entreprendre un négoce soit aux Indes orientales soit ailleurs.

Federic.

Nach dem Concept.


4787. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 13 février 1751.

Votre relation ordinaire du 3 de ce mois m'est bien parvenue. Vous serez dans de fort mauvaises mains, si vous vous laissez conduire en conséquence des inspirations que le baron de Beckers vous fait; sachez pour votre direction que j'ai tout lieu de soupçonner cet homme depuis bien du temps de double et de dangereux;1 ainsi soyez bien sur vos gardes envers lui, quoique il faut sauver les apparences à son égard. La confiance qu'il vous a faite, comme si la voix de la Saxe n'était point donnée en faveur de l'élection de roi des Romains, est des plus fausses et apparemment imaginée pour vous dérouter sur le vrai sujet de la négociation secrète du sieur Pezold. Comptez au moins pour sûr que la Saxe a promis sa voix; vous deviez la trop connaître pour vous persuader un moment qu'elle osât tout de bon regimber contre les volontés des deux cours impériales et de ne pas se conformer aux intentions de celle d'Hanovre, qui lui fournit l'argent; je suis moralement convaincu que la négociation à Vienne du sieur Pezold cache tout autre mystère, tel quel soit. Avec tout cela, je suis persuadé que, quelque envie que la cour de Vienne aurait de brusquer l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, elle se gardera d'entrer en guerre là-dessus, parceque ce n'est pas de sa convenance.

Pour ce qui regarde les campements qu'elle est intentionnée de former en Hongrie, vous n'en devez pas être inquiet. L'avis qu'on vous a donné des magasins en Moravie et en Bohême qu'on formerait, mérite plus votre attention, pour bien pénétrer quels en sont les arrangements, si peut-être on voudra faire camper là par ostentation des corps de troupes au temps qu'on pense de procéder à l'élection d'un roi des Romains, tandis que de l'autre côté la Russie formera de pareils camps d'ostentation, ou si peut-être l'avis n'est du tout fondé et vous suggéré par quelque homme qu'on vous a détaché expressément pour vous en imposer; car vous devez observer qu'il n'y a que la cour de Vienne qui sache se servir plus adroitement de pareilles ruses pour en imposer à ceux qui ne sont pas en garde là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 92.