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4797. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Chambrier berichtet, Paris 1. Februar, über eine längere Unterredung mit dem Grafen Saint-Séverin, der ihm einen historischen Rückblick auf die politischen Verwickelungen gegeben hat und der Ansicht ist, dass die Politik der Höfe von Wien und London jetzt kein anderes Ziel als die Königswahl verfolge. „Je ne puis pas croire [dit Saint-Séverin] qu'ils veuillent l'obtenir malgré le Roi votre maître, l'Électeur palatin et la France. Ce qui vient de se passer de la part de la Russie envers le Roi votre maître,1 est pour l'intimider et le porter de se prêter plus facilement à l'élection qu'ils souhaitent. Tout ce qui se fait, est concerté pour cela; car de croire que ces gens-là veulent vous attaquer, je ne puis pas me le mettre dans l'esprit, quand je me rappelle tout ce qu'ils m'ont dit à Aix-la-Chapelle sur le Roi votre maître et la peur qu'ils en ont.“

Ueber die finanziellen Hülfsmittel Frankreichs im Vergleich mit denen der Engländer hat Saint-Séverin gesagt: „Le crédit peut leur manquer tout d'un coup, comme nous l'avons vu, et ils doivent savoir que le Roi est ici le maître et que d'un trait de plume il peut se donner quittance de tout ce qu'il doit.“

Chambrier bemerkt dazu: „La seule observation importante que j'ai à faire, est que, si on était forcé ici de ne pas payer ce que le roi de France doit au public, pour employer cet argent à faire la guerre, il en arriverait un si grand bouleversement dans les facultés de tous les Français que les revenus du roi de France en diminueraient prodigieusement et que toute la nation maudirait la guerre et la regarderait comme un fléau qui les ruine tous. Il y a longtemps que j'ai eu l'honneur de dire à Votre Majesté que les finances du roi de France étaient dérangées. Votre Majesté peut compter que c'est la principale raison qui a empêché ce ministère de suivre ce qu'il avait commencé de faire avec Votre Majesté pour acheter des troupes dans l'Empire.“

Potsdam, 16 février 1751.

J'ai bien reçu à la fois les dépêches que vous m'avez faites du 1er et du 5 de ce mois. La première m'a été surtout bien instructive, tant par la juste idée sur l'état présent des affaires publiques que le comte de Saint-Séverin vous a faite en reprenant les choses dès leur origine, que par la solidité des réflexions que vous avez jointes à la fin de cette dépêche, et dont je vous ai d'autant plus de l'obligation, puisqu'elles m'ont convaincu à présent que vous avez accusé juste sur différentes choses dont à la vérité j'avais autrefois de la peine de m'en persuader.2 Au reste, je vous renvoie sur les avertissements que je vous fais donner par l'expédition qui vous a été faite à la date de celle-ci du département des affaires étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 209.

2 Vergl. Bd. VI, 123. 237. 284.