<275>

4801. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 20 février 1751.

Vos dépêches du 13 et du 16 de ce mois m'ont été bien rendues. Quand vous aurez fait ces déclarations au comte de Hennicke relativement à la satisfaction de mes sujets créanciers de la Steuer dont je vous ai chargé par mes dépêches antérieures, expédiées du departement des affaires étrangères,1 je me flatte qu'on y fera attention et qu'on s'arrangera au moins plus sérieusement sur cet article qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. Cette dépense à laquelle la cour de Dresde sera obligée de fournir, lui fera peut-être renvoyer le plan du rétablissement des régiments des miliciens2 à un autre temps, si elle en [a] adopté, comme les bruits en ont couru; ou, si nonobstant tout cela elle veut l'exécuter, elle perdrait ses peines, et la chose serait sans succès. Pour ce qui regarde les listes que je vous demande de l'état actuel de l'armée saxonne et de leur dislocation, je crois que, malgré la défense qu'on a faite de n'en plus communiquer, il y aura toujours moyen d'en avoir contre de l'argent. Je dois vous faire la justice que le peu de temps que vous êtes à Dresde, n'a pas assez permis que vous vous eussiez ouvert un canal pour avoir de pareilles confidences; j'espère cependant qu'à la suite du temps elles ne vous manqueront point; aussi n'avez-vous qu'à me marquer la somme que vous croyez qu'il vous faudra pour fournir à cette dépense secrète.

Au reste, si le sieur Calkœn presse à ce que les Hollandais intéressés à la Steuer de Saxe reçoivent les intérêts dont on leur est encore en arrière, vous ne serez pas moins vigilant à ce que l'on fasse raison de ce qu'on doit à mes sujets créanciers.

Federic.

Nach dem Concept.


4802. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 20 février 1751.

J'ai bien reçu votre dépêche du 10 de ce mois. J'ai ressenti toute la satisfaction possible de la bonne façon dont vous usez envers l'ambassadeur de France, pour gagner son amitié et sa confiance. Il m'a fait plaisir d'apprendre que vous l'avez trouvé honnête homme et de bon sens; par là je suis persuadé que vous ferez en peu de temps bien du progrès sur son esprit.

Pour ce qui regarde les campements que la cour où vous êtes va former tant en Hongrie qu'en Moravie et Bohême, vous me rendrez un service essentiel et important, quand vous suivrez avec attention les vrais objets de ces campements. De ma part, je mettrai mes espions



1 Vergl. S. 259. 268.

2 Vergl. S. 232.