<278> Goës, vient de faire à sa cour,1 j'y ai trouvé le passage qui suit : « Je ne saurais rien mander par rapport aux affaires intérieures de la Suède, parceque d'un côté le parti dominant ici fait tous ses arrangements qui regardent la Diète future, dans le dernier secret, et que d'un autre côté le parti bien intentionné se tient encore tout coi et tranquille, par la raison qu'il n'a pas encore les sûretés qu'il lui faut d'être appuyé par quelque puissance amie étrangère. »

Comme il est aisé de voir par là qu'il faut bien que les deux cours impériales aient leur parti formé en Suède, prêt à remuer dès qu'il se croira suffisamment appuyé par une des puissances ennemies de la Suède, je laisse à votre pénétration s'il conviendra d'avertir de ce que dessus le ministre de France à Stockholm, sans cependant lui confier le canal par lequel cet avis vous est parvenu. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


4806. AU PRINCE FERDINAND DE BRUNSWICK A POTSDAM.

Potsdam, 22 février 1751.

Monsieur mon Cousin. J'ai été sensible à l'attention que vous avez bien voulu avoir pour moi, en me marquant les circonstances qui n'ont pas permis encore à M. le Duc, votre frère, de nous renvoyer expédiées les pièces que vous lui avez communiquées.2 Charmé que je suis d'apprendre que tout y a été à sa satifaction, il n'y a rien qui presse extraordinairement, et il dépendra de son loisir de nous renvoyer ces pièces munies de sa signature, quand elles se trouveront achevées. Je suis avec estime, Monsieur mon Cousin, votre bon et très affectionné cousin

Federic.

Nach dem Concept.


4807. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 22 février 1751.

Milord. J'ai reçu avec satisfaction la lettre que vous m'avez faite du 20 de ce mois. J'ai tout lieu d'être persuadé qu'on n'ignore pas à Baireuth l'évaluation de 150,000 livres de France contre des écus courants en Allemagne; la difficulté ne roule que sur le doute qu'on a si l'on sera à même d'entretenir le nombre de 1,500 soldats moyennant ce subside. C'est pourquoi je prendrai une autre tournure et insinuerai à la Margrave que, pour s'aider à cet égard, le Margrave n'aura qu'à faire seulement enrôler et noter autant de gens de son pays qu'il faut



1 D. d. Stockholm 5. Februar 1751.

2 Vergl. S. 261.