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P. S.

Parceque milord Tyrconnell m'a paru être embarrassé de ce qu'il croit qu'on aurait peut-être insinué à sa cour comme si le précis par écrit que j'ai fait donner au comte de Puebla, avait été préalablement concerté avec lui,1 et qu'il craint que sa cour ne lui en sache mauvais gré d'avoir fait la démarche de son propre chef, mais que je voudrais bien lui épargner un pareil chagrin, ma volonté est que vous devez prendre, le plus tôt le mieux, l'occasion de parler de l'affaire dudit précis au marquis de Puyzieulx et de charger moi seul de tout ce qu'on en trouvait mal; que j'avais fait cette démarche dans la meilleure intention du monde, afin de faire expliquer la cour de Vienne et de mener les choses à des négociations; mais que l'effet tout contraire qui en fut arrivé, m'avait appris que je n'avais pas assez connu mes gens, parcequ'au lieu de reconnaître les puretés de mes intentions, ils avaient mal usé de mes ouvertures et ne s'en étaient malicieusement servi que pour y jeter leur venin et pour inspirer de mauvaises idées à mes alliés sur mes desseins. Si j'en avais trop fait, je deviendrai plus prudent à l'avenir et me garderai bien de revenir à faire des ouvertures dont on ne pensait de faire autre usage que de préjudicier à moi et mes alliés. L'affaire est cependant finie, puisque la cour de Vienne n'y a fait aucune réponse.

Nach dem Concept.


4828. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 7 mars 1751.

Milord. J'ai bien reçu, à la suite de votre lettre du 5 de ce mois, la pièce que je vous avais confiée. Je ne puis que donner une approbation complète à ce que vous me faites sentir sur ce mémoire,2 et me borne, au reste, de vous conjurer à me garder un secret inviolable, pour n'en pas parler à qui que ce soit, et de recommander même a votre cour, quand vous y ferez passer la copie, tous les derniers ménagements à ce sujet. Au surplus, dès que le plein-pouvoir signé du duc de Brunswick nous arrivera, que nous attendons à tout moment, je ne perdrai pas un instant pour vous le faire adresser.

Sur la dernière conversation que j'eus avec vous, j'ai fait demander au comte Podewils si on avait mandé à Chambrier que nous avions concerté le mémoire donné à Puebla entre nous, Podewils m'a dit qu'oui. Sur quoi j'ai fait écrire incessamment à Chambrier pour qu'il saisisse la première occasion où il pourra parler à M. de Puyzieulx pour lui faire sentir que j'étais fâché d'avoir fait cette démarche qui



1 Vergl. S. 283.

2 „Memoire instructif pour le comte de Richecourt, [de vienne] du 16 février, sur l'élection d'un roi des Romains“ (Intercept.) Vergl. Nr. 4831. 4832.