<294> avait si mal tourné contre mon attente, et pour me donner tout le tort de ce qui est avancé sur le sujet de la Suède, et comme toute cette affaire est tombée, je me flatte que vous n'en aurez aucun chagrin. Il faut, si jamais il m'arrive de faire pareil écrit, mettre le nez dans les archives et y chercher des éclaircissements sur tous les points, avant que de mettre la plume à la main.

Federic.

Nach dem Concept. Der Zusatz „de la main propre de Sa Majesté“ nach Abschrift der Cabinetskanzlei.


4829. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A BAIREUTH.

[Potsdam], 8 [mars 1751].

Ma très chère Sœur. Après avoir bien raisonné et politique avec ceux qui se sont servis de moi pour vous faire des offres de subside, voici ce qu'ils m'ont chargé de vous dire. Ils feront monter leurs offres à 37,500 écus, je dis : trente-sept mille cinq cents écus, par an, moyennant quoi ils vous demandent 1,500 hommes en temps de guerre, où ils feront monter le subside à 112,500 écus.1 Je laisse à votre prudence et aux lumières du Margrave à délibérer là-dessus. En cas que vous trouviez conforme à vos affaires d'accepter ces offres, je crois pouvoir vous dire qu'on n'exige point de vous l'entretien de ce corps complet en temps de paix. Si par exemple le Margrave avait à présent quelques troupes qui n'appartiennent point au contingent, ne pourrait-il pas les mettre sur le pied de dix faibles compagnies à 30 hommes chacune et faire enrôler le reste dans son pays, qu'il ne serait tenu de rassembler qu'alors qu'on lui en ferait la réquisition? Cette idée que je vous suggère vient de moi,2 et je suis persuadé que la France n'y trouvera rien à dire, pourvu que le Margrave ait les moyens — comme je n'en doute pas — de rassembler ces hommes lors que le besoin l'exige.

Je vous demande bien pardon de ce bavardage et je crains fort qu'il ne vous ennuie beaucoup, mais on se sert de moi comme d'un maquereau, on ne me croit plus bon à autre chose.

Daignez faire mille amitiés de ma part au Margrave, au Duc et à la charmante nièce. Bs auraient été reçus comme les enfants de la maison, s'ils m'avaient fait l'honneur de venir chez moi.3 La Duchesse me croit plus instruit que je suis sur les ajustements des dames; à peine puis-je distinguer une fontange d'un battant-l'œil. Ses charmes ne sontils pas au-dessus de tous les pompons? Une visite de bonne amitié faite en robe de chambre, me sera infiniment plus agréable que la froideur de ces visites de cérémonie où l'on s'ennuie réciproquement par étiquette et rend grâce au ciel quand on se quitte.



1 Vergl. S. 269.

2 Vergl. S. 278. 305.

3 Herzog Karl Eugen von Württemberg, die Herzogin seine Gemahlin und der Markgraf von Baireuth hatten vom 18. bis 26. Februar in Dresden geweilt.