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Pour ce qui regarde la conversation qui fait l'objet de votre dépêche, je vous dirai que j'ai tout lieu d'être très satisfait tant de la manière que vous avez expliqué au premier ministre les ordres dont je vous avais chargé,1 que de celle dont vous répliquez à ses propos et échappatoires frivoles. Vous continuerez de vous expliquer dans ces sentiments, quoique sans y mêler des menaces, et vous tâcherez d'ailleurs de tirer de ces gens-là autant que vous pourrez, afin que mes sujets créanciers aient la satisfaction qui leur est due. Vous observerez cependant que, s'il venait à arriver que la convention entre l'Hanovre et la Saxe fût rompue entièrement,2 et que celle-ci n'eût en conséquence aucun argent de la première, il faudra alors que vous modériez vos demandes à ce sujet et les régliez à proposition de ce que les ministres de Saxe peuvent faire, quand la ressource de l'argent d'Hanovre leur manquait.

Je viens de recevoir vos expéditions du 13 courant. La conduite que vous avez tenue à l'occasion de vos conférences avec le comte de Brühl et en dernier lieu avec le ministre Hennicke, a toute mon approbation, et vous devez continuer à tenir ferme et vous roidir sur le payement de mes sujets créanciers, de façon que nous arrachions autant qu'il sera possible pour satisfaire à ceux-ci.

Quant à l'homme que vous marquez avoir rendu de bons services à vous, de même qu'au sieur de Voss, j'agrée que vous l'engagiez à raison d'une pension de cent ducats, que je vous ferai payer, dans les termes convenus, par le conseiller privé Eichel. Je vous tiendrai compte encore de l'autre somme que vous me demandez, afin de vous procurer des canaux pour les affaires de Saxe. Au surplus, je compterai sur l'exactitude de la liste de dislocation que vous m'enverrez et me repose sur votre juste discernement, afin que vous ne vous exposiez pas à être la dupe de l'homme qui vous la procure.

Federic.

Nach dem Concept.


4846. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 20 mars 1751.

J'ai d'autant plus de raison d'être satisfait de votre rapport du 8 de ce mois que son contenu ne renferme que des choses très convenables à ma situation présente. Aussi mon intention est-elle que vous ne laissiez passer aucune occasion sans remercier le marquis de Puyzieulx le plus affectueusement que possible des sentiments de fermeté dans lesquels il se trouve, si dignes de son ministère.

Les Puissances maritimes ne manqueront, au reste, de se trouver fort embarrassées et capotes, dès que, outre les difficultés que rencontre jusqu'ici l'élection projetée d'un roi des Romains, leur négociation avec



1 Vergl. S. 281.

2 Vergl. S. 297.