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4872. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 6 avril 1751.

J'ai bien reçu votre rapport du 26 dernier, et la manière dont vous avez exécuté ce que je vous avais ordonné concernant le comte Tyrconnell1 avec le marquis de Puyzieulx, a toute mon approbation, et je suis très content du tour que vous avez pris pour remplir mes intentions à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


4873. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 6 avril 1751.

Milord. La réponse à la lettre que j'avais faite à ma sœur, la princesse royale de Suède,2 au sujet de l'arrêtement du transport des troupes pour la Finlande, de même que sur les différends qu'il y a eu entre le Prince son époux et entre quelques-uns du Sénat, m'étant arrivée hier,3 je n'ai point voulu différer de vous communiquer ce qu'elle contient en subsistance.

La Princesse m'assure d'abord que, si les arrangements pour le transport de troupes en Finlande se prennent avec lenteur, ce n'était point par la faute du Prince-Successeur, qui le pressait du mieux qu'il était possible; qu'on en parlait comme d'une chose qui devait s'exécuter sans faute, mais que, quand il s'agissait des arrangements nécessaires, on le remettait du jour au lendemain, de façon que ma sœur ne savait ce qu'elle en devait penser, et qu'il y avait à douter que ce transport se fît si tôt.

Quant à l'article de Fersen, l'affaire était terminée, le roi de Suède l'ayant nommé général major et son brevet expédié. Que les raisons pourquoi le Prince s'était opposé au Sénat contre cette nomination, étaient parcequ'elle avait été contraire contre la forme du gouvernement, le Sénat ne pouvant ni ne devant pas présenter au Roi des candidats qui n'étaient pas en passe d'avoir la charge; par conséquent Fersen, qui n'avait été que caporal, ne pouvait pas être proposé; qu'outre cela le Prince comme généralissime n'avait su consentir qu'on fît un passe-droit à une vingtaine de colonels qui avaient servi avec distinction sous Charles XII, sans se rendre odieux à l'armée et sans en perdre la confiance. Que les remontrances faites du Prince-Successeur au Sénat sur ce sujet, avaient été remplies d'autant de dignité que de la douceur, mais qu'elles avaient donné occasion à des écrits mêlés d'aigreur et de venin, ce qui avait nécessité le Prince d'en appeler aux États. Qu'il n'y avait eu d'autre parti à prendre, que celui-ci avait eu une approbation générale, qu'il n'y avait eu rien d'autre à faire ni à y



1 Vergl. S. 293.

2 Nr. 4825 S. 290.

3 Vergl. S. 289 Anm. 1.