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Pour ce qui regarde l'affaire de la division qu'il y a eu entre le Prince-Successeur et le Sénat de Suède, j'ai dès le commencement travaillé à étouffer le ressentiment que ledit Prince en garde contre le Sénat; j'en ai écrit à différentes fois à ma sœur, la Princesse,1 et encore dans la lettre dont j'ai fait charger le baron de Scheffer pour elle, je lui ai fait toutes les représentations possibles pour que le Prince s'accommodât aux conjonctures du temps et laissât tomber entièrement une affaire qui ne saurait que d'avoir des suites fâcheuses à tous égards. Reste à voir si mes représentations auront l'effet d'adoucir le Prince, dont j'entrevois bien que lui autant que la Princesse sont un peu piqués contre le Sénat sur cette malheureuse affaire. J'entre parfaitement dans toutes les raisons que vous m'alléguez sur les inconvénients qu'il y a à craindre, si cette affaire parvient jamais à la Diète; mais la difficulté sera encore d'y faire entrer les parties principales intéressées.

Quant à l'affaire de la comtesse Bentinck,2 vous savez, Milord, combien j'ai été facile à me prêter à tout ce que la cour de Copenhague a pu raisonnablement demander à ce sujet, mais je vous prie aussi de considérer que je n'ai nulle autorité sur la comtesse, qui s'est réfugiée à Berlin et a réclamé ma protection contre ceux qui la voudraient opprimer. Serait-il donc convenable que je fisse dresser par mes ministres un plan des conditions que la comtesse dût accepter, et de l'obliger, après, de s'y assujettir? Il me paraît que ce serait de ma part un procédé trop dur et trop odieux. Ainsi tout ce que je pourrai faire raisonnablement sur ceci pour satisfaire la cour de Danemark, sera de faire proposer à la comtesse les conditions que cette cour veut bien lui offrir et de m'employer après en guise de médiateur pour disposer ladite comtesse à faire son accommodement d'une manière équitable et conforme aux circonstances où elle se trouve. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


4878. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 10 avril 1751.

Votre dépêche du 3 de ce mois m'est heureusement parvenue. Je ne doute pas qu'il ne vous soit arrivé à présent la copie de la réponse qui a été faite de la part de mon ministère au mémoire que celui de Dresde leur a adressé touchant les affaires de la Steuer.3 Pour ce qui regarde la prérogative de mes sujets créanciers, vous savez que je me tiens simplement là-dessus au sens littéral du traité de Dresde; aussi ne m'en départirai-je jamais.



1 Vergl. Nr. 4825 S. 290. Andere Schreiben über diesen Gegenstand liegen nicht vor; vergl. Bd. V, 354 Anm. 1.

2 Vergl. S. 299.

3 Vergl. S. 302.