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truire les bruits qu'on avait répandus que son intention était de rétablir le despotisme, lorsqu'il serait monté sur le trône de Suède, que le Roi votre maître était dans la confidence et qu'il l'excitait à cela. Mais j'ai dit à M. d'Albemarle : Ne croyez pas, s'il vous plaît, Milord, que le roi de Prusse ni la France veuillent jamais contracter aucun engagement qui puisse porter la moindre atteinte aux droits qu'ont les Etats de Suède de faire ce qu'ils trouveront à propos, sur le plus ou le moins de pouvoir qu'ils croiront devoir donner à leur Roi.“

d'arriver, il y a grande apparence que le ministère anglais voudra aller bride en mains dans ses entreprises, crainte de se trouver embarrassé, en cas d'une minorité, et qu'il songera peut-être à présent sérieusement de conserver la paix.

Au reste, je ne crois pas d'avoir fait jusqu'ici aucune démarche qui saurait donner occasion à de nouveaux troubles; je me garderai bien d'en faire encore. En attendant, j'observerai une bonne contenance, sans marquer la moindre timidité, et s'il arrive, malgré tout cela, que les autres m'en veulent absolument, ce ne sera au moins du tout de ma faute.

Je vous remercie bien des avis que vous m'avez donnés encore par la feuille séparément jointe à votre rapport. Il y a une chose que je ne sais assez bien concilier, savoir que le roi de France pourrait penser à renvoyer Madame de Pompadour dans un temps où il vient de l'admettre aux affaires étrangères et politiques.1

Federic.

Nach dem Concept.


4884. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 13 avril 1751.

La dépêche que vous m'avez faite du 3 de ce mois, m'a été fidèlement remise. L'èvènement de la mort du prince de Galles me paraît affecter beaucoup le système de l'Angleterre; je présume même qu'il saurait mettre de nouvel empêchement à l'affaire de l'élection d'un roi des Romains, parceque les ministres d'Angleterre voudraient aller bride en mains dans leurs entreprises, crainte de se trouver embarrassés si le cas de minorité venait d'arriver, vu le grand âge du Roi et les infirmités dont il s'est ressenti depuis quelque temps. Comme vous avez une parfaite connaissance du gouvernement de la Grande-Bretagne, vous jugerez mieux que nous autres quelles pourront être les suites dudit évènement et combien il pourra influer dans les grandes affaires de l'Europe.

Je ne manquerai pas de vous envoyer l'extrait des revenus de mes domaines en Hollande2 depuis les dernières vingt années. Comme il n'a pu être achevé vers le départ de l'ordinaire d'aujourd'hui, je vous le ferai parvenir infailliblement par l'ordinaire prochaine, de la sorte que vous me l'avez demandé. J'attendrai alors votre rapport sur la tour-



1 Vergl. S. 313. 314.

2 Vergl. S. 276.