<331> prendrai la liberté de vous l'envoyer dès qu'il sera fini. Je vous prie, ma chère sœur, bannissons tout cérémonial de nos lettres particulières et laissons les ennuyeuses sottises au style de la chancellerie. Je suis avec la plus tendre amitié, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nous venons de recevoir des nouvelles de la Pologne de fort bonnes mains que depuis peu trois différents corps de Tartares turcs avaient fait une invasion sur le territoire des Cosaques de la dépendance de la Russie, sous prétexte de chercher des chevaux que ceux-ci leur avaient enlevés; qu'il y était resté du monde de part et d'autre, mais que les Cosaques avaient été assez maltraités. Que cette affaire pourrait avoir des suites, d'autant plus que le commandant d'une presqu'île que forme le Dniéper, avait fait informer le gouverneur de Kiovie que les Cosaques qui étaient sous ses ordres, faisaient mine de vouloir se soustraire à la domination de la Russie, et qu'il y avait à craindre qu'ils n'eussent le dessein de retourner à la protection du Grand-Seigneur.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei. Der in Chiffren ausgefertigte Zusatz nach dem Concept.


4889. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 17 avril 1751.

Vos dépêches du 5 et du 6 de ce mois m'ont été fidèlement rendues, et je vous sais tout le gré du monde de l'empressement que vous avez marqué pour m'instruire sur un évènement aussi important que celui du décès du Roi défunt, qui m'a extrêmement surpris, et de la proclamation qui a suivi d'abord, du Roi régnant d'aujourd'hui.

Je vous adresse ci-clos une lettre que j'ai faite à la Reine, ma sœur, que vous lui ferez tenir bien sûrement, en l'accompagnant d'un compliment de plus affectueux de ma part. Vous devez vous acquitter du même devoir auprès du Roi, en le félicitant de ma part avec toute l'onction possible sur son heureux avènement à la couronne.

Federic.

Nach dem Concept.


4890. AU PRINCE DE PRUSSE A KYRITZ.

[Potsdam], 17 [avril 1751].

Mon très cher Frère. Sans doute que vous saurez la grande nouvelle; voilà ma sœur reine de Suède. Tout jusqu'à présent s'est passé au mieux, et il faut espérer que cela ira à la confusion de nos ennemis.