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D'ailleurs la déclaration faite du nouveau roi de Suède dont vous êtes déjà informé, doit couvrir de confusion la cour de Vienne, si elle n'a pas bu toute honte, de tous les mensonges dont elle a abusé jusqu'ici ses alliés sur le sujet de la Suède et de moi, en nous attribuant des desseins et des concerts également faux et ridicules.

Au reste, les lettres de Pologne confirment ce que je vous avais marqué touchant l'invasion des Tartares de Crimée dans le territoire des Cosaques russes; l'on croit que cette affaire pourrait avoir des suites, d'autant plus qu'un des commandants russes d'une place auprès du Dnieper a fait informer le gouverneur de Kiovie que les Cosaques faisaient mine de vouloir se soustraire de la domination de la Russie, et qu'il y avait bien à craindre qu'ils n'eussent le dessein de retourner à la protection de la Porte Ottomane.

Federic.

Nach dem Concept.


4899. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 20 avril 1751.

Votre dépêche du 9 de ce mois vient de m'être bien rendue. J'approuve parfaitement l'empressement que vous avez marqué pour faire votre cour au roi et à la reine de Suède à l'occasion de leur avènement au trône; il était fort à propos que vous sollicitiez votre audience préférablement aux autres ministres étrangers.

D'ailleurs je dois applaudir aux raisons qui ont engagé le gouvernement de Suède à ne point convoquer à l'occasion susdite une Diète extraordinaire, de même qu'à celles que vous alléguez pour continuer le transport de troupes en Finlande, que j'ai trouvées toutes très bonnes et bien solides. En attendant, je voudrais presque parier que la Russie ne remuera pas de sa part et que ses différends avec la Suède finiront tranquillement.

Federic.

Nach dem Concept.


4900. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 20 avril 1751.

Milord. Il m'est revenu de bon lieu que certain vaurien et espèce de vagabond, nommé Cochius, qui a servi autrefois dans un régiment de hussards de Bavière et qui se trouve à présent à Berlin, doit avoir offert au comte Puebla de lui procurer des avis intéressants, et que surtout il était à même d'observer tout ce qui se passait dans votre maison et de lui en faire rapport. L'amitié toute particulière et la vraie estime que j'ai pour vous, m'engagent à vous en avertir confidemment, afin que vous sachiez prendre vos mesures sous main et sans