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quelle il lui marque que le général Pretlack a reçu un courrier de sa cour avec des dépêches relatives à l'élection d'un roi des Romains, et que le général doit demander l'avis de la cour de Pétersbourg sur la réponse qu'on veut faire au dernier mémoire de Votre Majesté, remis au comte de Puebla sur le même sujet1... Il lui dit ensuite qu'on pressait beaucoup la cour de Saxe d'accéder au traité d'alliance entre les cours impériales, mais que celleci marquait autant de circonspection que sa situation lui en devait naturellement inspirer, puisque ses alliés étaient trop éloignés pour la secourir en cas de quelque rupture, où elle serait sacrifiée la première; qu'on le sentait bien à Pétersbourg et qu'on y était fort alarmé des négociations du sieur d'Ammon, qu'on croyait envoyé à Paris pour sonner le tocsin, dont l'écho se faisait déjà entendre à La Haye, où le sieur Saint-Contest parlait d'une armée que Sa Majesté Très Chrétienne mettrait en campagne, aussitôt que les engagements des cours de Vienne et de Pétersbourg parviendraient à un point de consistance qu'il y aurait à craindre pour le repos public et particulièrement pour celui des alliés de la France.“

J'ai été bien aise de la communication confidente que le ministre de Danemark vous a faite de la lettre du baron de Korff, et je suis persuadé que les nouvelles qu'elle contient, sont bien fondées, et quoique ce qu'on y dit au sujet de la mission du sieur Ammon, soit absolument faux, je ne suis cependant pas fâché qu'on en ait l'appréhension. Au surplus, quelque difficulté que la cour de Dresde fasse pour se prêter aux demandes des deux cours impériales, je crois que malgré tout cela le temps vous fera voir que ce n'a été qu'un jeu tout pur et qu'elle pliera, dès que la cour de Pétersbourg le voudra bien sérieusement. Et comme d'autres avis2 m'assurent que c'est une affaire autant que réglée que la Saxe entrerera dans les mesures prises entre les deux cours susdites, vous devez faire de votre mieux afin d'approfondir ce qui en est effectivement, pour pouvoir m'informer si ces avis qu'on m'en a donnés, ont été hasardés ou non.

Ce serait une chose parfaitement paradoxe si, dans le grand défaut où la cour de Dresde se trouve en argent, elle voudrait, nonobstant cela, pousser sa vanité au point d'assembler des campements, pour en ruiner le peu de ressources qui lui restent encore. Quoi qu'il en soit, vous devez suivre de bien près encore cette affaire, afin de savoir au juste la résolution qu'on prendra à ce sujet et de quelle manière on voudra s'y arranger.

Au reste, vous devez dire au sieur de Horst3 que, s'il part de Dresde le jour qu'il vous a indiqué, il me trouvera sûrement à Potsdam et qu'il aura tout sujet d'être content de l'accueil qu'on lui fera ici.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 233.

2 Vergl. S. 338.

3 Vergl. S. 310.