<345> de plier devant le clergé1 dans une affaire aussi juste et légitime qu'intéressante à la France, c'est cependant une chose dont je ne puis aucunement me mêler; en attendant, vous me ferez plaisir de continuer à m'informer de temps en temps du train que cette affaire prendra.

Mes nouvelles de Londres sont que les membres du ministère cherchaient à insinuer que la mort du prince de Galles n'affectait en aucune façon le système de la cour, que leur air et la manière dont ils exprimaient ceci, démontraient clairement qu'ils étaient bien éloignés d'en être convaincus. Que l'on continuait d'y être fort embarrassé au sujet de la poursuite du projet de l'élection d'un roi des Romains, et qu'il n'y avait guère apparence qu'on la voudrait brusquer. Quant au dernier point, je crois avoir lieu de présumer que l'Angleterre se gardera bien de procéder par des voies violentes à faire valoir leur projet d'élection, après que la France s'est expliquée si énergiquement à ce sujet.

Pour ce qui regarde les Saxons, j'applaudis aux sentiments de ceux qui estiment que la France ne doit point donner de subsides à ceux-là; ce serait toujours une dépense perdue, puisqu'elle ne [pourra] jamais compter sur ces gens-ci, tandis que le comte Brühl gardera le maniement des affaires.

Federic.

Nach dem Concept.


4913. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 27 avril 1751.

Je reconnais, Milord, comme un nouveau témoignage de votre attention pour moi l'empressement que vous avez eu à me communiquer la réponse de votre cour au sujet des propositions du margrave de Baireuth, et je vous en suis bien obligé. Vous pouvez compter que je communiquerai fidèlement à Baireuth les conditions que votre cour offre, et que je les accompagnerai des représentations convenables; aussi dès que la réponse de la Margrave, ma sœur, me sera parvenue, je vous l'enverrai en original.

J'ai été vivement touché de la générosité du Roi votre maître, en ce qu'il vient d'accorder à la Suède la somme extraordinaire2 qu'elle lui a demandée pour être à même de faire le transport des troupes d'augmentation en Finlande et pour l'aider à l'entretien de ce corps; ce m'est un nouveau sûr garant combien Sa Majesté Très Chrétienne prend à cœur les intérêts de ses vrais amis et alliés fidèles et le maintien de la tranquillité publique.



1 Vergl. S. 292.

2 500,000 Livres jährlich: „tant que ce renfort sera jugé nécessaire.“