<352> de Pétersbourg avait prêté à celle de Vienne de ne point faire de réponse au précis donné au comte de Puebla, est très vrai, et je verrai avec plaisir que vous continuiez d'entretenir la confiance de ce ministre, pour apprendre de lui toutes sortes de choses qui peuvent avoir du rapport à mes intérêts.

Quant à la négociation du sieur Williams, je suis d'opinion que, comme elle traîne, ce sera peut-être parceque le roi d'Angleterre et son ministère ne s'occupent guère à présent que des arrangements domestiques de ce Prince à faire à l'occasion de la mort du prince de Galles, et qu'en attendant toutes les affaires étrangères restent suspendues au croc.

Pour ce qui regarde l'affaire des prétentions de mes sujets à la Steuer, vous aurez déjà en mains toutes les instructions nécessaires à ce sujet, mais je vous recommande encore de faire de votre mieux, afin que, si vous vissiez qu'il n'y eût moyen que tous les billets échus fussent payés à mes sujets créanciers, vous tâchiez au moins d'avoir une somme aussi forte qu'il sera possible pour la satisfaction de mes dits sujets.

Au surplus, je laisse à votre considération si vous ne pourriez pas faire disséminer adroitement en Saxe l'insinuation que les Anglais n'étaient venus offrir des subsides qu'après avoir été refusés de la cour de Bonn, et qu'en conséquence ce n'était qu'en défaut de la cour de Cologne qu'on voulait bien recourir à la Saxe. Mais il faudra que vous vous preniez en ceci bien habilement, en faisant couler dans le public cette insinuation, et que vous le fassiez par la troisième ou quatrième main, sans que vous y paraissiez aucunement ni que vous en puissiez même être soupçonné.

Au reste, je vous charge de dire un mot de ma part à M. le comte de Brühl ou à M. de Hennicke au sujet du congé à prolonger au décorateur Bibiena pour une couple de mois encore, puisqu'il lui faudra ce temps-là, pour achever les ouvrages qu'il a entrepris à Berlin.

Federic.

Nach dem Concept.


4925. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 8 mai 1751.

J'ai bien reçu votre rapport du 23 dernier. Je dois vous faire remarquer que, malgré l'avis que vous avez eu qu'après la mort du prince de Galles et la défection de l'électeur de Cologne le comte Richecourt n'avait pas été en état d'envoyer son courrier à Vienne,1 il en est cependant arrivé un depuis peu à la dernière cour, ce qui me fait soupçonner qu'on traite à Londres les affaires touchant l'élection d'un roi des Romains avec tant de secret qu'il n'en a rien pu parvenir à votre connaissance.



1 Vergl. S. 348.