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D'ailleurs je veux bien vous dire, quoique pour votre direction seule et avec défense expresse de n'en rien communiquer à personne ni d'en faire même aucune mention dans les doubles de vos rapports que vous adressez au département des affaires étrangères, qu'on a vu une lettre écrite du comte Haslang à Londres où il s'exprime en termes exprès que le roi d'Angleterre était trop engagé dans l'affaire de l'élection et que son honneur y était trop intéressé pour la laisser tomber. Dès qu'on aurait la Saxe, on procéderait aux formalités requises; il y aurait bien des protestations et des débats, mais qu'à la fin l'affaire se ferait, la cour de Londres était très assurée que la France ne commencerait pas la guerre pour l'empêcher, et ce qu'elle faisait jusqu'ici était uniquement pour cajoler le roi de Prusse, lequel peut-être on trouverait aussi moyen d'apaiser, au moins on y travaillait actuellement à Londres, et l'ambassadeur de France avait eu plusieurs conférences à ce sujet.

Je vous fais confidence de tout ceci, afin que vous redoubliez d'attention sur cette affaire et que vous tâchiez d'en approfondir bien les circonstances.

Federic.

Nach dem Concept.


4926. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 8 mai 1751.

Le rapport que vous m'avez fait du 28 dernier, m'a été bien rendu. Parceque je me suis suffisamment expliqué dans la dépêche du département des affaires étrangères qui vous parviendra à la suite de celle-ci sur ce qui regarde la façon dont la cour de Londres pense jusqu'ici au sujet des suites de la mort du roi de Suède, je m'y borne, en ajoutant seulement que je vous saurais un gré particulier, quand vous pourrez découvrir de quoi il s'est agi dans les dépêches que, selon votre rapport, un courrier de Londres a apportées à Vienne. Quant à la politesse extraordinaire que le ministère de Vienne fait apparaître depuis peu, il est bien difficile de s'y fier, car l'on sait assez que les bons visages qu'ils font, le plus souvent ne couvrent que le fiel et la rage qu'ils ont dans leurs cœurs; aussi est-il sûr que l'acte d'assurance que le nouveau roi de Suède a donné, n'a été du tout conforme à leurs vues et les embarrasse d'autant plus que, sans chicaner ouvertement, il n'y a pas mot à redire.

Federic.

Nach dem Concept.


4927. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 8 mai 1751.

Votre dépêche du 26 d'avril dernier m'est bien parvenue, et je suis bien aise de vous dire que j'en ai usé de la même façon que la