<358> couronnée par des succès assez heureux, car non seulement en Suède l'union entre le Roi et le Sénat est des plus parfaites, et une tranquillité heureuse et un zèle général de la nation accompagne le nouveau règne, mais aussi mes nouvelles de Londres portent que le Roi et le ministère sont très satisfaits de la susdite déclaration, de façon que le duc de Newcastle a fait connaître ministérialement au marquis de Mirepoix qu'on était satisfait de cette déclaration et qu'on avait expédié un courrier au sieur Guy Dickens avec ordre de s'en expliquer sur le même ton et d'engager la cour de Russie à s'en contenter. L'on ajoute que le ministre hanovrien Münchhausen s'était même expliqué à un de ses amis que, si la cour de Pétersbourg voulût remuer ensuite de cette déclaration, elle ne trouverait aucun secours de l'Angleterre, et même pas à Vienne.

Il faudra voir à présent comment la Russie se gouvernera. Il est vrai que j'ai vu une lettre écrite à Pétersbourg selon laquelle le chancelier Bestushew doit avoir témoigné bien de la satisfaction en apprenant la nouvelle de cette déclaration, en ajoutant qu'on avait tout lieu d'en être content, parcequ'elle était conçue en tels termes, comme si sa cour l'avait conçue elle-même; mais je compte avec tout cela que la vraie pierre de touche des intentions sincères des deux cours impériales sera s'ils feront finir les ostentations de la Russie sur les frontières de la Finlande et de la Livonie ou non. Voilà ce que j'avais à vous dire pour votre direction.

Quant aux nouvelles de la Pologne par rapport à ce qui se passe sur les frontières de l'Ukraine et de la Turquie, nous n'en avons jusqu'ici que de très vagues et incertaines; aussi n'a-t-on pas lieu d'espérer qu'avant un temps passé de quatre ou six semaines nous en serions mieux instruits.

J'ai été charmé d'apprendre par votre rapport la manière énergique dont le marquis de Puyzieulx s'est expliqué envers les ministres d'Autriche et de l'Angleterre au sujet des affaires du Nord. Au reste, je vous ai averti par ma dépêche antérieure que je compte d'arriver le [17] du juin prochain à Wésel et que je souhaite que vous vous y rendiez une couple de jours avant mon arrivée, pour que la fatigue ne soit pas nuisible à votre santé.

Federic.

Nach dem Concept.


4934. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 11 mai 1751.

Vos dépêches du 27 et du 30 du dernier passé m'ont été.rendues à la fois, dont j'ai été très satisfait, parcequ'elles m'ont mis parfaitement au fait sur différentes particularités qui m'importaient de savoir, pour en porter un jugement solide. Dans la grande fermentation qu'il y a actuellement dans la cour de Londres, vous devez être bien attentif,