<374> Saxe touchant les affaires de la Steuer, mon intention est que vous deviez lui parler là-dessus et lui expliquer en détail les fortes raisons que j'avais pour ne point pouvoir me départir de ce que le traité de Dresde dispose à cet égard, parcequ'il n'y aurait plus de sûreté alors que jamais la Saxe remplît ses engagements pris pour satisfaire mes sujets créanciers de la Steuer; que c'était le seul bénéfice que j'avais remporté par le traité de Dresde, et que, si je m'en écartais une fois, mes sujets créanciers en seraient absolument perdus et ruinés; car quelque assurance que la Saxe offrirait au moyen d'une nouvelle convention à faire, elle ne serait pas plus scrupuleuse à ne point remplir ses nouveaux engagements, qu'elle n'a été jusqu'ici à ne pas remplir ceux qu'elle a pris par un traité solennel de paix. Vous entrerez d'ailleurs avec Milord dans toutes les raisons que je vous ai déjà suppéditées1 à l'occasion du dernier promemoria que le sieur de Maltzahn nous a envoyé de la part du ministère de Dresde, et vous accompagnerez tout cela de compliments bien polis, afin de marquer à milord Tyrconnell combien j'étais fâché de ne pouvoir marquer dans cette occasion les grands égards que j'ai pour tout ce qui peut plaire à la France, vu que mes intérêts et la conservation de mes sujets en souffriraient un préjudice trop notable. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


4962. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 30 mai 1751.

Milord. Je me flatte que vous ne voudrez point douter de la satisfaction extrême que j'ai eue, et du gré particulier que je vous ai de ce que vous m'avez bien voulu communiquer des dépêches intéressantes que vous venez de recevoir de votre cour, et vous pouvez compter que je vous en garderai un secret exact et absolu.

Quant aux affaires du Nord, j'ai tout lieu d'espérer que tout s'arrangera, à la fin, au gré et aux souhaits de la France et de ses alliés, et que la Russie même se lassera, à la fin, de ses démonstrations guerrières, qui ne laissent pas que de lui être à charge. D'ailleurs, il y a bien de l'apparence que la cour de Vienne s'avisera d'abandonner son projet de l'élection d'un roi des Romains en faveur de l'archiduc Joseph, et mes dernières lettres de Vienne me marquent que depuis peu le baron de Bartenstein s'est expliqué à ce sujet envers un de ses amis confidents que, vu que l'élection, ouvrage du roi d'Angleterre, rencontrait trop de difficultés dans l'exécution actuellement, on prendrait patience, en attendant des circonstances plus favorables, dans la persuasion qui, si le cas de vacance du trône impérial existait un jour, on ne pourrait jeter les yeux sur un autre candidat que sur un archiduc.



1 Vergl. S. 342.