<389>rasserai très peu et ne laisserai pas, n'ayant que des vues droites et justes, d'aller toujours mon grand train, et je vous ordonne à ce sujet que, quand il arriverait que la Russie retirerait ses troupes de la Finlande et les joindrait aux autres de la manière susdite, et qu'on viendrait alors vous parler là où vous êtes sur un pareil évènement, vous deviez tout écouter avec bien de l'indifférence et n'y répondre autre chose sinon qu'il était permis à chaque puissance de faire tels arrangements dans ses États que bon lui semblait.

Federic.

Nach dem Concept.


4984. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE MALTZAHN A DRESDE.

Potsdam, 29 juin 1751.

J'ai bien reçu vos dépêches du 15, 19 et 22 de ce mois. Pour ce qui regarde les affaires de la Steuer, vous pourrez dire dans des termes convenables au comte Hennicke, et même s'il faut au comte Brühl, que j'étais bien éloigné de demander quelque chose à la cour de Dresde qui puisse tendre directement à la ruine de la Saxe, que plutôt j'étais tout disposé à écouter toutes les propositions raisonnables qu'on me ferait sur l'objet susdit, et que je donnerai la main à tout ce qui pourrait tranquilliser le comte Hennicke sur les appréhensions qu'il vous avait marquées, mais qu'il faudrait que le traité de Dresde restât toujours la base de ce dont on conviendrait. Si d'ailleurs les deux susdits ministres devaient retourner à vous parler de médiation sur cet objet, vous leurs direz qu'on n'avait point besoin de médiation sur une chose qui était clairement exprimé dans le traité, que l'article 11 de ce traité tenait lieu de médiateur, auquel il fallait se tenir, mais que, si l'on avait voulu chicaner sur l'explication du vrai sens de cet article, on aurait dû le faire au temps que je fus à Dresde et nullement à présent que tout est passé, réglé et ratifié.

Pour ce qui regarde les subsides qu'en conséquence de votre rapport l'on soupçonne que la France donnerait à la Saxe, j'ai bien de la peine à me persuader que la cour de Versailles se laissera amener à jeter son argent avec la Saxe. J'apprends d'ailleurs qu'on n'est point déterminé en Angleterre à en donner beaucoup à la Saxe et qu'il était fort à douter que toute l'éloquence du comte Flemming effectuât à ce qu'on changeât là-dessus, de façon que je présume que la cour de Dresde, étant dans les plus grands besoins d'avoir de l'argent, se contentera de ce que l'Angleterre lui offrira. Au reste, vous continuerez d'y apporter votre attention et de marquer tout ce qui viendra à votre connaissance là-dessus, de même que sur les affaires de Pologne.

Federic.

Nach dem Concept.