<391> votre cour garde contre les pratiques dangereuses du chancelier Bestushew, et je suis tout-à-fait persuadé que ni les machinations de celui-ci ni les ostentations guerrières de la Russie ne cesseront, quoiqu'on leur aura donné une autre tournure et une forme différente à celle dont on s'est servi jusqu'à présent.

Je me réserve de vous entretenir de bouche sur le reste, mais comme mes affaires ne sauront permettre que je vienne à Berlin qu'au vendredi1 de cette semaine, vous me ferez un plaisir particulier de venir me voir alors seul et sans être trop remarqué, dans cette chambre au château que vous connaissez et où j'ai eu déjà à différentes fois la satisfaction de m'entretenir confidemment avec vous; aussi, dès que je serai arrivé à Berlin, j'arrangerai ce qu'il faut afin que vous sachiez entrer à votre aise en cette chambre. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

P. S.

Comme je viens de recevoir dans ce moment une pièce que la cour de Russie envoie en Hollande pour la faire insérer telle quelle est dans les gazettes publiques, j'ai bien voulu vous en faire communications, par la copie ci-close que j'en ai fait tirer.

De la Haye, 30 juin 1751.

On apprend par les lettres de Pétersbourg du 12 de ce mois que, quoique le public y a fort goûté ce qui a été inséré2 dans la Suite des nouvelles d'Amsterdam du 25 mai, n° 42, sous l'article Hambourg, et dans le Supplément de la gazette de Leyde du même jour, touchant les intentions de la Russie par rapport aux affaires de la Suède depuis que la déclaration du nouveau Roi sur la conservation inaltérable de la présente forme du gouvernement a paru, on a cependant remarqué que ces gazettes n'accusent pas juste lorsqu'elles citent celles de Pétersbourg et qu'elles prétendent y avoir copié l'article qu'on vient d'alléguer. On s'est contenté d'ajouter à la Gazette de Pétersbourg n° 30 du 23 avril un supplément avec le détail de la maladie et de la mort du feu roi de Suède, accompagné de l'acte d'assurance de Sa Majesté Suédoise à présent régnante, sans y joindre aucunes réflexions. Et ce n'est que depuis peu que la cour de Russie a fait connaître ses sentiments relativement à la déclaration de Sa Majesté Suèdoise, par la note qu'elle a jugé à propos de faire remettre aux ministres étrangers qui résident auprès d'elle,3 et qui porte en substance que les soins salutaires de Sa Majesté Impériale de toutes les Russies et les représentations amiables qu'elle a fait faire depuis deux ans auprès de la cour de Suède, n'ont eu pour objet que le maintien constant de la tranquillité et de l'équilibre dans le Nord; que, le présent roi de Suède ayant à son avène-



1 2. Juli.

2 Gleichlautend mit dem Artikel der Gazette de Cologne S. 383 Anm. 3.

3 Vergl. S. 387.