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Voici la réponse que j'ai reçue de la France;1 je n'ai point voulu abuser de la confiance du Margrave et je ne prétends être dans toute cette affaire que l'instrument de vos volontés. Je crois que, si le Margrave juge à propos de signer ce traité, il sera convenable de garder là-dessus un secret impénétrable, afin que nos ennemis, ne se doutent pas même des mesures de prudence qu'on prend contre leurs mauvais desseins. Il sera d'autant mieux que la chose ne fasse pas de bruit, que nous n'en pensons point à nous faire valoir, et que la France n'a d'autre objet dans ses dépenses que d'assurer à ses alliés une tranquillité durable. Je vous prie encore instamment, ne faites rien en tout ceci que ce que vous trouverez convenable à vos intérêts, et soyez sûre, ma chère sœur, que je les regarde comme les miens, étant avec toute la tendresse et torte la considération imaginable, ma très chère sœur, votre très fidèle frère et serviteur

Federic.

Nach der Ausfertigung un Königl. Hausarchiv zu Berlin. Eigenhändig.


4988. AU CHAMBELLAN D'AMMON A PARIS.

Potsdam, 1er juillet 1741.

C'est avec bien du regret que je viens d'avoir la triste nouvelle de la mort de mon digne ministre le baron de Chambrier, qui contre toute mon attente est décédé à Wésel le 26 dernier.2 Comme il a été prévenu par là de pouvoir avoir soin à son retour à Paris des différentes lettres dont je l'avais chargé moi-même pendant que je fus présent à Wésel, et qu'on vient de me renvoyer ces lettres, j'ai trouvé bon de vous les adresser telles que je les avais couchées alors, afin que vous les fassiez soigneusement parvenir encore à leur direction; mais pour ce qui regarde celle qui est adressée au roi de France,3 mon intention est que vous la deviez remettre le plus tôt possible au marquis de Puyzieulx, en lui disant de ma part que c'était la réponse à une lettre de Sa Majesté Très Chrétienne dont elle avait bien voulu charger le feu baron de Chambrier pour moi; que mon intention avait été qu'il aurait dû à son retour en France remettre lui-même cette réponse à Sa Majesté, dès qu'elle l'honorerait de son audience, mais que, la mort l'ayant prévenu pour n'avoir pas pu s'en acquitter, je priais M. de Puyzieulx de vouloir bien se charger de remettre encore cette lettre au Roi, telle que je l'avais faite du vivant de mon susdit ministre. Vous accompagnerez tout cela des compliments des plus affectueux de ma part à M. de Puyzieulx et ne manquerez pas de me rendre compte de la manière dont vous vous êtes acquitté de tout ce que je vous ai ordonné ci-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 390. 402.

2 Vergl. S. 381 Anm. 3.

3 Nr. 4973 S. 380.