<396> laisserez crier les autres ministres étrangers contre ladite nouveauté et esquiverez adroitement de joindre vos cris, avant que vous ne voyez jour que les ministres de cabinet plieront; car vous devez observer que, si c'est vous qui commencera à se récrier contre la nouveauté, la cour de Dresde en mettra le tort sur vous et ne laissera pas de me blâmer auprès de ses amis que c'était moi qui ne cherchât que les occasions de lui faire noise et de lui causer de l'embarras.

Federic.

Nach dem Concept.


4993. AU SECRÉTAIRE MICHELE A LONDRES.

Michell berichtet, London 22. Juni: „Les Pelham veulent absolument obliger le comte de Sandwich à quitter sa place. Il y a apparence qu'ils y réussiront et, comme le duc de Bedford ne veut pas rester si le comte de Sandwich sort, nous voilà de nouveau à la veille d'un changement dans le ministère, qui, selon moi, affectera le système politique de cette cour, puisque, si le duc de Newcastle a les bras libres, il répandra plus aisément de l'argent pour l'affaire de l'élection et cherchera peut-être à la pousser par voie de majorité, par complaisance pour le Roi..“ 1

Potsdam, 3 juillet 1751.

Votre dépêche du 22 de juin m'est bien entrée, et je vous y réponds qu'il faudra bien que j'attende tranquillement le dénouement de la nouvelle scène qui vient de s'ouvrir auprès du ministère d'Angleterre, sur lequel vous devez être fort attentif et me rapporter bien exactement ce qui en parviendra à votre connaissance.

Federic.

Nach dem Concept.


4994. AU CHAMBELLAN D'AMMON A PARIS.

Amnion berichtet, Paris 20. Juni: „La cour de Saxe, qui cherche toujours mystère à tout, ayant été informée de l'ordre que Votre Majesté a donné au baron Le Chambrier de se rendre à Wésel, y a supposé un autre motif et en a tiré des conséquences relativement à moi.2 C'est ce qui l'a déterminé d'envoyer le colonel Lefort à Paris... Il a ordre de me rendre tous les mauvais offices qu'il pourra et de faire agir Madame la Dauphine et les partisans saxons qui sont ici, pour indisposer la cour contre moi.“

Potsdam, 3 juillet 1751.

Votre dépêche du 20 de juin m'a été bien rendue. Je crois que vous vous trompez dans vos conjectures concernant l'envoi du sieur Lefort en France; soyez persuadé que les Saxons n'ont point attendu jusqu'au départ de Paris de feu baron Le Chambrier à vous rendre de mauvaises services auprès de la cour de France. Comptez qu'ils ont devancé bien ce terme, et que le mal qu'ils ont pensé à vous faire, a été fait avant qu'il ait été question de l'envoi du sieur Lefort. Au surplus, l'on m'a marqué que le principal objet de sa mission doit être



1 Vergl. S. 366.

2 Hinsichtlich der Neubesetzung des pariser Gesandtschaftspostens; vergl. S. 465.