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5004. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Potsdam, 9 juillet 1751.

Mon cher comte de Podewils. Vous verrez par la copie que je vous adresse ci-jointe, que le margrave de Baireuth vient de consentir à tout ce que la France lui a fait proposer concernant le traité à conclure entre elle et lui, le Margrave.

Puisqu'ainsi il ne reste rien que de faire dresser en conséquence le traité en forme et de préparer les pleins-pouvoirs qu'il faut, afin que tout saurait être signé et ratifié, je vous ordonne par la présente de vous concerter là-dessus avec milord Tyrconnell et d'arranger ce qu'il faut, quoiqu'avec un secret impénétrable, pour que tout soit amené à sa perfection. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Extrait des articles proposés jusqu'à présent par la France.

Sa Majesté le roi de France consent que les 1,500 hommes de Baireuth ne se joignent pas aux troupes françaises, et que cet article soit mentionné dans le traité, à condition qu'il sera stipulé que ces 1,500 hommes marcheront, sur la réquisition de la France, pour le service des alliés que Sa Majesté a et aura dans l'Empire.

Le roi de France accorde au Margrave pour subside de paix quarante cinq mille écus, je dis 45,000 Reichsthaler, par an. Ce payement commencera du jour de la signature du traité, et sera toujours payé d'avance de quatre à quatre mois, au moyen de quoi le régiment sera levé et complété dans un an à compter du jour de la signature du traité.

Leurs Majestés les rois de France et de Prusse pourront envoyer, quand ils voudront, un commissaire ou officier à leur choix pour connaître l'état dudit régiment et le passer en revue, soit quand il devra être complété et se mettre en marche, soit lorsqu'il sera employé au service des alliés du Roi.

Le roi de France accorde vingt-cinq mille écus, je dis 25,000 Reichsthaler, une fois payés, pour l'équipage de campagne dudit régiment, y compris l'état-major et les officiers. Cette somme n'est accordée que dans le cas seulement où le régiment sera obligé de marcher en campagne sur la réquisition du Roi, et sera payée en faisant ladite réquisition.

Le roi de France consent que cette réquisition ne soit faite qu'un an après la signature du traité.

Le Margrave s'engage de faire marcher en campagne le régiment trois mois après la réquisition; mais si par un cas imprévu il arrivait que le roi de France eût besoin de ces 1,500 hommes, le Margrave se prêtera, dans cette circonstance, à la nécessité et mettra ledit régiment en état de marcher un mois après la réquisition du Roi.