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5096. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE. A BERLIN.

Potsdam, 21 septembre 1751.

Milord. Vous m'avez fait grand plaisir de ne pas perdre un moment pour m'annoncer la naissance du précieux enfant1 que Madame la Dauphine vient de donner à la France. Vous connaissez la vérité des sentiments qui m'attachent au Roi votre maître, et vous devez juger de la joie que m'a causée un évènement qui l'intéresse si particulièrement; comptez que l'on ne peut rien ajouter, et que de tous les compliments que Sa Majesté Très Chrétienne recevra à cette occasion, il n'y en aura pas de plus sincère que le mien.

Je suis tout-à-fait fâché que la mauvaise santé de M. de Puyzieulx, dont je vous renvoie ci-clos la lettre que vous m'avez communiquée,2 l'ait obligé de penser à sa retraite. La manière à tous les égards dont il a servi le Roi son maître, lui a mérité pour toujours mon estime. Je vous prie de l'en assurer, et que je m'occupe sincèrement de son état. J'accepte avec plaisir l'augure de tout ce que vous me dites de M. de Saint -Contest; je serai charmé d'avoir des sujets d'y prendre confiance, quand sa conduite aura dévoilé ses vues et ses talents. J'en ai d'avance la meilleure opinion, qui est fondée sur celle que j'ai des lumières toujours justes de Sa Majesté Très Chrétienne. Je me persuade qu'elle n'aura pu faire que le meilleur choix. L'amitié sincère qui m'unit à ce Prince plus encore que nos intérêts, me fait toujours prendre la part la plus particulière à tout ce qui peut affecter ou sa gloire ou son bonheur. Ne perdez jamais, je vous prie, les occasions de l'en bien persuader, et soyez assuré que vous ne pouvez rien faire dont je vous sache autant de gré.

Federic.

Nach dem Concept.


5097. AU COMTE DE TYRCONNELL, MINISTRE DE FRANCE, A BERLIN.

Potsdam, 22 septembre 1751.

Milord. Je ressens comme je le dois l'empressement que vous avez eu pour m'envoyer la lettre du Roi votre maître que votre courrier tout nouvellement arrivé vous a apportée pour moi.

Je vous saurai un gré infini de la communication que vous me ferez de ce que vos dépêches chiffrées vous auront marqué de plus intéressant; vous savez combien j'aime à vous rendre pareilles confidences.

Les expressions dont M. le marquis de Puyzieulx s'est servi dans sa lettre3 que je vous renvoie à la suite de celle-ci, au sujet du sieur



1 Ludwig Joseph Xaver, Herzog von Bourgogne, geb. 13. September 1751.

2 D. d. Versailles 7. September.

3 D. d. Versailles 8. September.