<46> petite révolte d'une partie du peuple à Paris,1 ce n'est qu'une bagatelle, et à tous égards ne me paraît-il point vraisemblable que le cas pourrait arriver où le roi de France serait obligé d'employer ses forces pour contenir ses peuples dans leur devoir.

Federic.

Nach dem Concept.


4455. AU CONSEILLER PRIVÉ DE CAGNONY A MADRID.

Potsdam, 8 août 1750.

J'ai trouvé assez particulier ce que vous m'avez marqué dans votre dépêche du 13 passé par rapport à la réponse préalable que vous avez tirée de M. de Carvajal;2 la lettre qu'il attend m'a donné à penser. Cependant comme il faut bien que vous preniez patience avec ces gens pour voir où tout cela aboutira, je veux vous dire en attendant pour votre direction que, pourvu que vous parveniez à entrer en négociation, vous emploierez toute votre adresse et savoir-faire afin que les droits sur les toiles de Silésie soint réduits sur le pied des nations favorisées, sans nommer, comme vous observez fort bien, aucune. Si, par tous les efforts que vous emploierez, il n'y au pas moyen d'y réussir, je me contenterai d'un rabais de la moitié ou de plus. Comme j'entrevois bien qu'il y a du bizarre dans les gens que vous avez à conduire, je remets à votre dextérité et discernement de pousser les choses plus ou moins, selon que les circonstances le permettront.

Quant à la dépense extraordinaire de 109 écus que vous avez faite au sujet du voyage d'Aranjuez, je vous la passe en ligne de compte, et le conseiller privé Eichel s'entendra là-dessus avec le banquier Splitgerber.

Je vous accorde d'ailleurs la permission que vous me demandez qu'au sortir de l'Espagne vous puissiez faire un tour en Italie pour un temps de six mois, pour y arranger vos affaires domestiques. L'attention que le sieur Farinelli3 m'a bien voulu marquer en m'adressant par vous cette belle musique que j'ai reçue à la suite de votre lettre, m'a charmé; assurez-le de la manière la plus obligeante de toute ma reconnaissance.

Au reste, comme l'on vient de me dire qu'il y a à Madrid un jeune homme âgé de trente ans, nommé Manzoli, Italien de naissance, soprano, qui doit avoir la voix très belle, bon musicien, et exécuter admirablement bien, duquel on m'a dit encore qu'il a été engagé pour un an en Espagne pour remplacer en qualité de premier sujet le sieur Farinelli, je souhaite de savoir de vous s'il a l'approbation de celui-ci et si sa voix est belle, s'il chante bien l'adagio et s'il exécute bien les passages de l'allégro, s'il a de bonnes manières dans sa façon de vivre et la conduite bonne, et s'il y aurait bien moyen de l'engager pour



1 Vergl. S. 15.

2 Vergl. S. 2. 33.

3 Vergl. Bd. VII, 254.