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5123. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Potsdam, 9 octobre 1751.

La prudence que vous avez eue en ce que vous n'avez sonné mot à l'ambassadeur de France de ce qui vous était revenu d'une convention à signer entre les cours de Vienne et de Madrid,1 mérite toute mon approbation; il aurait été d'un très mauvais effet, si vous l'en aviez averti; il n'aurait pas manqué de le mander à sa cour, et je connais par l'expérience combien celle-ci est délicate sur de pareils réveils, elle qui n'aime pas d'être soupçonnée qu'elle ignore des points essentiels à ses intérêts. En attendant, vous ferez bien de continuer à vous instruire sur tout ce qui regarde la susdite convention, afin de pouvoir m'en donner des nouvelles.

J'ai été bien aise d'apprendre que votre ami en Hollande a voulu une bonne fois se déboutonner sur la somme qu'on pense à m'offrir pour la cession de mes domaines en Hollande, savoir le Westland, hooge et lage Swaluwe, inclusivement les deux maisons. Quoique je m'accommoderais sur l'article des arrérages, néanmoins la somme de 700,000 florins de Hollande qu'on [offre] n'est du tout de mon goût et nullement acceptable, vu sa grande disproportion à celle que j'ai raisonnablement demandée,2 de façon donc qu'il faut qu'on fasse des offres plus acceptables ou que les choses restent comme elles sont. J'espère que vous ferez entendre raison là-dessus à votre ami.

Federic.

Nach dem Concept.


5124. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 9 octobre 1751.

Votre rapport du 24 de septembre dernier m'est bien parvenu, et e ne saurais point m'empêcher de croire que l'accession de la Saxe au traité de Pétersbourg et son traité de subsides avec l'Angleterre n'aient également lieu, de sorte que la cour de Dresde se prêtera ainsi aux désirs du roi d'Angleterre, nonobstant toutes les grimaces que cette cour continuera de faire à ce sujet, le roi d'Angleterre sachant surtout qu'au moyen de l'argent on peut faire de la Saxe tout ce qu'on veut.

Federic.

Nach dem Concept.


5125. A LA MARGRAVE DE BAIREUTH A ERLANGEN.

[Potsdam], 12 octobre 1751.

Ma très chère Sœur. Je suis charmé d'apprendre que l'air d'Erlangen vous fasse du bien, je crois, ma chère sœur, que vous feriez



1 Vergl. S. 444. 472.

2 Vergl. S. 276.