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5140. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 19 octobre 1751.

J'ai bien reçu votre rapport du 5 de ce mois. Comme il y a toute apparence, ainsi que vous l'avez mandé par votre pénultième dépêche, que le roi d'Angleterre fera un tour à Hanovre l'année qui vient, il n'est presque pas à douter que ce ne sera que vers ce temps-là que l'affaire de l'élection d'un roi des Romains sera mise en mouvement.

La ville d'Hanovre ayant d'ailleurs toujours été l'endroit où le roi d'Angleterre a eu occasion de cabaler et de chipoter le plus à son aise, mon intention est que vous vous donniez tous les soins possibles pour pénétrer d'avance quelles seront les affaires qui y devront être mises sur le tapis.

Federic.

Nach dem Concept.


5141. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Potsdam, 19 octobre 1751.

Milord. J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 8 de ce mois. Je laisse le soin à mes ministres du département des affaires [étrangères] de vous informer par cette ordinaire des nouvelles qui nous sont venues à l'égard de la négociation du traité de subsides entre l'Angleterre et la Saxe, et ne vous fais que la réflexion que je n'aurais du tout aimé que la Saxe se serait raccrochée à la France, moyennant un traité des subsides. Outre qu'il vaut mieux d'avoir un ami de moins, pour ne pas dire un ennemi déclaré, que d'avoir un soi-disant ami, faux et double, la France, en donnant des subsides à la Saxe, n'aurait fait que de jeter gratuitement son argent, et son grand attachement aux deux cours impériales ou plutôt sa dépendance de celles-ci n'aurait jamais permis que la France en aurait retiré aucun fruit. Pour moi, je suis du sentiment que la France a perdu la Saxe : elle réparera aisément cette perte, si elle sait gagner l'électeur de Bavière, supposé qu'il y ait moyen encore de gagner celui-ci.

Federic.

Nach dem Concept.


5142. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Potsdam, 19 octobre 1751.

Je veux bien vous dire, en réponse à votre rapport du 12 de ce mois, que je ne saurais qu'être content des soins que vous vous donnez pour m'envoyer des rapports aussi intéressants que ceux que vous m'avez faits jusqu'à présent. Continuez d'être attentif aux suites que !a négociation du traité de subsides entre l'Angleterre et la Saxe pourra avoir, si la République se laissera entraîner par le Stathouder, pour accéder au traité de Pétersbourg, et si malgré cela la réforme projetée