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Quant aux bruits que les mécontents de Suède disseminent, il ne fallait y faire grande attention, vu que dans un pays tel que la Suède, où il y avait toujours des factions et où chacun raisonnait librement ses vues, il n'y avait nul moyen de les empêcher.

Pour ce qui regarde la dépêche de l'abbé Lemaire, j'approuve parfaitement ce que vous avez répondu là-dessus, et vous devez réitérer à milord Tyrconnell que, quoique toutes les complaisances que je pourrais avoir pour le Danemark dans l'affaire en question, n'aboutiraient apparemment qu'à en orgueillir plus encore le baron Bernstorff et à le rendre plus insolent, après qu'il aurait, selon toutes les apparences, déjà pris son parti avec la cour de Russie, néanmoins je m'étais remis à la médiation de la France sur ceci, en lui laissant les soins d'arranger cela, selon qu'elle le trouverait convenable et de façon que je puisse sortir honorablement de cette affaire.

Au reste, je trouve nécessaire que vous instruisiez tout en détail milord Maréchal d'Écosse de ce qui s'est passé entre nous et milord Tyrconnell, tant à l'égard des affaires de Suède que du Danemark, et de la réponse que j'ai donnée, afin qu'il sache s'expliquer envers les ministres de France, quand ceux-ci lui en parleront, au lieu qu'il faut qu'il se taise, quand ces ministres ne lui touchent rien à ces sujets. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


5157. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 26 octobre 1751.

Les dépêches que vous m'avez faites du 15 de ce mois, m'ont été rendues, et je vous sais tout le gré imaginable des représentations que vous avez faites à la Reine, ma sœur, conformément à mes ordres. Il est très nécessaire que vous continuiez à faire ces remontrances et que vous tâchiez par toutes sortes de raisons à calmer ma sœur et à la persuader de la nécessité absolue et indispensable qu'il y a de faire couler doucement cette Diète-ci et à ne toucher à aucune chose qui saurait révolter les voisins et les ennemis de la Suède et leur donner un motif „d'éclater contre elle. Je vous ai instruit des appréhensions qu'on a que le Danemark ne change de système et que, selon les apparences, il prendra de nouvelles liaisons préjudiciables à la bonne cause avec la Russie. Ces avis se confirment de plus en plus. D'ailleurs il est très sûr que la Russie guette jusqu'à la moindre occasion pour trouver prise sur la Suède, et que la moindre entreprise qu'on fera à la Diète présente, et qui aurait seulement l'air d'une augmentation de pouvoir, servira de motif à la Russie pour lui causer tout le mal possible, et la cour de Vienne ne dissimule point, comme je suis très bien informé, que la Russie s'opposera vivement et ne souffrirait point à ce