<498> que les États de Suède donnassent plus de pouvoir à leur Roi qu'il n'en a actuellement. Ainsi vous ne devez perdre aucune occasion de représenter tout ceci à ma sœur et de lui faire envisager tous les embarras auxquels la Suède serait exposée, au moindre changement du pouvoir, et dont les amis de la Suède ne sauraient la tirer que difficilement.

Quoique l'envoi du comte de Lieven, pour me remettre l'ordre de l'Aigle noir dont le défunt Roi fut revêtu, ne me soit pas désagréable, cependant, comme vous savez combien ce comte est soupçonné de ses ennemis et envieux, et que peut-être ceux-ci voudraient chercher du mystère dans son envoi, vous devez tâcher de votre mieux à ce que de pareils soupçons ne prennent point faveur auprès des personnes du Sénat ou des membres de la Diète ou auprès de particuliers, et au cas que, malgré cela, il s'en élevât, je vous ordonne de les contredire hautement et de déclarer que le seul objet du voyage du comte Lieven était de remettre ici l'ordre en question.

Au reste, je vous remercie de la satisfaction que vous avez donnée à ma curiosité en me fournissant les informations que je vous avais demandées touchant ce trait d'histoire du roi Gustave-Adolphe.1

Federic.

Nach dem Concept.


5158. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A FONTAINEBLEAU.

Potsdam, 26 octobre 1751.

Milord. J'ai reçu la dépêche que vous m'avez faite du 15 de ce mois. Comme elle ne me présente guère d'objets qui demandent de nouvelles instructions pour vous, il me suffit de vous dire qu'outre l'amitié avec M. de Puyzieulx que je vous conseille de cultiver toujours soigneusement, vous ferez bien de lier une amitié étroite avec le comte de Saint-Séverin, dont l'expérience du temps passé m'a appris qu'il est le plus ferme entre tous les ministres de France.

Au reste, vous vous souviendrez que j'ai désiré de vous que vous cherchiez une occasion convenable pour vous enquérir confidemment auprès les ministres de France quelles mesures ils pensent de prendre, quand le roi d'Angleterre viendra l'année qui vient dans ses États en Allemagne pour conduire l'affaire de l'élection d'un roi des Romains à sa perfection, et s'il y avait de l'espérance encore de faire revirer



1 Vergl. S. 461. Rohd's Auskunft besagt: „, J'ai cru ne pouvoir mieux m'adresser qu'au sieur Dalin, bibliothécaire et historiographe de Suède... Je l'ai trouvé d'abord au fait de cette anecdote, mais comme j'étais bien aise de savoir les sources d'où il pouvait l'avoir tirée, il me les a indiquées dans une feuille écrite dont copie est cijointe, et par où il paraît conster avec certitude que les deux voyages de Gustave-Adolphe ont existé réellement, d'autant plus que les citations du sieur Dalin ne peuvent être suspectes, le gouvernement lui ayant accordé l'accès à tous les Chartres et documents publics, en tant qu'ils ont rapport à son histoire.“