<509> à mes ordres qui lui ont enjoint de ne point se mêler des affaires qui ne touchaient directement son ministère. Par tout cela, je dois conclure que ce que votre cour vous a marqué des insinuations faites contre lui, n'est qu'une répétition de ce que M. d'Havrincourt vous avait déjà marqué sur son sujet,1 et que la première n'a fait que suivre les impressions que celui-ci lui avait données.

Au surplus, il y a une considération importante que je vous prie de faire, savoir que, si l'on fait trop apercevoir au roi de Suède qu'on voudrait le gêner trop et même dans les choses de peu de conséquence, il en saurait résulter, et je n'en répondrais pas, qu'il prit un parti qui, étant fait et pris, nous surprendrait tous également et auquel la trop grande vivacité de M. d'Havrincourt et sa partialité un peu trop marquée auraient principalement contribué, et je puis bien vous dire, à vous, Milord, que je ne suis pas tout-à-fait sans appréhension à cet égard, ni ne vous puis exprimer ici ce que je sais là-dessus. Et comme nous sommes déjà assez malheureux que de perdre de jour à autre un de nos alliés, je laisse à votre pénétration s'il ne sera convenable à nos intérêts de ménager tant soit peu ce qui nous reste d'amis.

Nonobstant de tout cela, vous pouvez compter que je réitèrerai précisément mes ordres au sieur de Rohd, quoiqu'en ménageant absolument les avis que votre cour m'a donnés, qu'il ne doive faire aucune démarche qui saurait intriguer le Sénat de Suède, et de travailler tout au contraire au rétablissement de la bonne harmonie et à la concorde entre les partis, en conséquence des instructions qu'il a toujours eues de ma part. Sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung im Archiv des Auswärtigen Ministeriums zu Paris.


5175. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Rohd berichtet, Stockholm 26. October: „Samedi passé,2 Leurs Majestés étant allées à Drottningholm pour y prendre le plaisir de la chasse, elles y amenèrent dans leur suite les sénateurs comtes Tessin et Ekeblad, aussi bien que les barons Hœpken et Palmstjerna... On est persuadé qu'il s'est agi de quelque composition entre les deux partis des Royalistes et des Républicains, parceque le lendemain du départ de Leurs Majestés les généraux Ungern et Lieven3 eurent ordre d'y venir, et qu'ils y furent en effet. Comme d'un côté et d'autre les premiers de chaque parti s'y sont

Potsdam, 6 novembre 1751.

J'ai bien reçu la dépêche que vous m'avez faite du 26 dernier. Puisque vous êtes parfaitement instruit de ma façon de penser sur les affaires présentes de la Suède, vous devez aisément comprendre que je ne doive pas être sans inquiétudes sur le voyage de Drottningholm, et combien je souhaite que les affaires y soient menées à une parfaite réunion entre le Roi



1 Vergl. S. 495.

2 23. October.

3 Vergl. S. 478. 496.