<522> vigueur ou au moins de parler avec fermeté; car ce que la France a montré jusqu'ici de vigueur, a été principalement par le comte de Saint-Severin.1

Au surplus, vous tâcherez, par tous les moyens convenables, de confirmer M. de Contest dans la résolution où il est de her la Sardaigne à la France, en lui faisant envisager toutes les conséquences qui en résulteront, si les cours de Vienne et de Londres s'attachaient encore le roi de Sardaigne. Si l'affaire réussit, la France en gagnera, à ce que je pense, presqu'autant qu'elle vient de perdre par l'Espagne.

Au reste, je viens d'apprendre par un canal très sûr2 qu'après que le roi d'Angleterre a insisté sur une déclaration positive et nullement ambiguë de la cour de Dresde, tant pour vouloir donner sa voix électorale en faveur de l'archiduc Joseph que pour vouloir soutenir à l'élection la majorité des voix dans le Collège Électoral, ni ne point permettre que le Collège des Princes de l'Empire soit consulté à l'occasion de l'élection d'un roi des Romains, ni sur la question an, ni sur celle quomodo, le roi de Pologne avait donné les mains à tout ce que l'Angleterre avait demandé là-dessus, en sorte que les ratifications du traité entre l'Angleterre et la Saxe3 avaient été échangées le 1er de ce mois et que les deux cours impériales travaillaient actuellement à l'affaire de l'accession de la Saxe au traité de Pétersbourg. Particularités que vous saurez bien dire à M. de Saint-Contest, après avoir tiré de lui la promesse de m'en vouloir garder un secret absolu.

Federic.

Nach dem Concept.


5191. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE HÆSELER A COPENHAGUE.

Potsdam, 13 novembre 1751.

J'ai bien reçu [vos rapports] du 2 et du 6 de ce mois. Quant aux affaires de Suède, j'ai ordonné à mes ministres du département des affaires étrangères de vous mettre au fait de tout ce qui y a du rapport; en attendant, je veux bien vous dire que vous n'avez pas mal deviné, quand vous avez jugé que c'est l'ambassadeur de France à Stockholm qui a prévenu M. Lemaire contre la cour de Suède, en lui attribuant des desseins qui n'existent pas. Il y a à la vérité différents sentiments entre les États par rapport à l'intérieur du gouvernement, vu qu'un parti des États est du sentiment que pendant les dernières années du règne précédent le Sénat de Suède avait trop étendu ses prérogatives, et qu'il fallait que les États assemblés donnassent une explication de leur volonté à cet égard, afin que le Roi, aussi bien que le Sénat, sussent à quoi s'en tenir pour prévenir des altercations ultérieures, et q'un autre parti des États voudrait que les choses



1 Vergl. S. 498.

2 Sternberg an Puebla in Berlin, Hubertsburg 3. November.

3 Vergl. S. 459.