<524> conduite des ministres étrangers rélativement à la Diète. Tout ce que je puis vous dire à ces égards, c'est que je souhaite ardemment que la Diète n'embrasse pas de choses qui sauraient donner lieu aux plus proches voisins de la Suède de s'en mêler, et qu'elle coule le plus tranquillement qu'il est possible; que, quant à vous, vous tâchiez à toute occasion, sans prendre fait et cause, d'inspirer des sentiments pacifiques aux deux partis et de les disposer à une bonne harmonie et pour que ni l'un ni l'autre des partis ne pousse les choses à l'outrance; car, à vous parler confidemment, j'appréhende encore que les brouilleries qui se sont élevées, n'aillent plus loin que cela convient à la circonstance présente.

Federic.

Nach dem Concept.


5193. A LA REINE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

Eigenhändiges Schreiben der Königin von Schweden, Stockholm 2. November: „Mon très cher Frère. J'ai reçu les deux lettres que vous avez bien voulu m'écrire,1 dont la première contenait les sentiments de quelques puissances étrangères sur les circonstances présentes des affaires de Suède. Je n'en suis nullement surprise, et, si j'étais dans leur cas, je pourrais bien penser de même; mais je vous avoue, mon cher frère, que j'ai été étonnée de voir par votre dernière lettre que vous n'êtes point au fait de ce qui se passe ici, et que vous soyez persuadé que les démarches de l'ambassadeur de France sont conformes aux ordres de sa cour. Je puis croire que celle de France peut, sur les rapports de son ministre, s'être prêtée à envoyer de l'argent pour l'élection de Gyllenborg, ce qui est une chose toute naturelle, puisque l'on lui a fait envisager qu'Ungern pourrait bouleverser le système, ce qui est faux et de nulle apparence; mais jamais la France n'a donné ordre à son ministre de tenir des discours indiscrets contre la cour, ni de se déclarer ouvertement sur les affaires intérieures du royaume. Je puis vous assurer, mon cher frère, que cette conduite a indigné une grande partie de la nation, et que ceux mêmes qui sont du système, en sont outrés. Je me flatte encore que vous ferez réflexion sur tout ceci, puisque vous pouvez être très persuadé que les affaires n'y gagnent point, mais au contraire qu'elles pourraient bien y perdre. Je vois encore, mon cher frère, que vous êtes dans l'idée que c'est le parti du Sénat et de Gyllenborg qui ont proposé l'augmentation des revenus du Roi; c'est tout le contraire, la chose fut proposée à la maison de Noblesse par un homme du parti opposé, et quoiqu'il y en eût de ceux du maréchal de la Diète qui voulurent ramener la délibération au Comité Secret, ils trouvèrent tant d'opposition qu'il fallut céder, ce qui les a beaucoup décontenancés. Jusqu'à présent on ne sait point où se trouve la pluralité, et avant qu'on soit allé aux voix, on l'ignore. Ce n'est point l'élection du Maréchal qui décide, il y a souvent des raisons personnelles qui lui font avoir une pluralité; il est précisément dans le cas. Ensuite, il y a à l'élection peut-être quatre cent personnes qui ne viennent que pour la nomination du Maréchal et qui ne donnent leurs voix qu'à celui qui les paie le mieux; ils ne restent que jusqu'à ce que le Comité Secret est formé, et ils reçoivent encore leur salaire pour la seconde élection; ensuite ils partent. C'est ce qui rend la pluralité indécise, et, avant qu'on aille aux voix, personne ne sait de quel côté penche la balance; je crois cependant que demain on en sera sûr, et qu'il pourrait bien y avoir une Votirung. D'ailleurs vous n'avez rien à craindre pour quelque démarche hardie du côté de la cour; je souhaite seulement que vous puissiez être content, si c'est le Sénat qui l'importe, et que vos intérêts s'y trouvent. Tout ce que je puis vous dire,“



1 Nr. 5134 S. 473; Nr. 5145 S. 485.