<544> France des soupçons que peut-être son ministre en Suède ou d'autres encore avaient tâché de lui inspirer, comme s'il y avait quelque intelligence secrète entre moi et la reine de Suède, ma sœur, qui avait quelque rapport à un changement à faire dans la forme du gouvernement présent de la Suède, j'ai fait lire1 par mon ministre de Podewils à milord Tyrconnell les copies des lettres que j'ai faites à ma susdite sœur, et, comme je ne doute pas que milord Tyrconnell n'en ait fait un rapport fidèle à sa cour, je dois la croire hors de doute sur ma sincérité et ma façon ouverte et cordiale d'agir avec elle.

Ce que vous m'avez appris jusqu'ici du caractère de M. de Saint-Contest et ce que je m'aperçois de sa façon d'agir, me fait présumer que c'est un homme sage, raisonnable et qui se conduit bien et avec fermeté dans les affaires qui regardent l'intérêt de la France. C'est aussi pourquoi vous devez employer vos soins de gagner de plus en plus son amitié et sa confiance et de le mettre sans affectation, et autant que cela se peut faire convenablement, dans mes intérêts.

Au surplus, mes lettres de Cologne portent que le voyage de l'Électeur pour Munich2 n'est pas encore tout-à-fait décidé et qu'au moins ce Prince n'y irait si tôt que l'on l'avait débité.

Federic.

Nach dem Concept.


5218. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 27 novembre 1751.

Je suis très satisfait des bonnes nouvelles que vous m'avez données, par vos rapports dit 12 et du 16 de ce mois, de l'assiette présente de la Diète de la Suède par rapport aux affaires du dehors. Mes vœux sont que cela continue. Tâchez d'insinuer d'une manière convenable au ministre de France la réflexion que les petits différends sur l'intérieur d'une nation telle qu'est la suédoise selon la constitution de son gouvernement, ne regardent point les grandes affaires, et qu'il ne faut point mêler celles-ci avec les autres, qui n'ont aucun rapport les unes avec les autres.

Ne doutez pas de la réalité des avis que je vous ai donnés touchant la conduite équivoque de la cour de Danemark relativement à la Suède;3 j'en ai de sûrs garants, mais, par des nouvelles qui me sont entrées depuis peu, je dois présumer que sa négociation en Russie par rapport à la cession du Holstein, doit être échouée, et je me suis averti que de depuis cette cour a commencé de mettre de l'eau dans son vin.

Au surplus, j'approuve la manière dont vous avez averti la Reine, ma sœur, des avis que vous avez eus sur les manigances secrètes du



1 Vergl. S. 514.

2 Vergl. S. 539.

3 Vergl. 540.