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5231. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 7 décembre 1751.

S'il est effectivement vrai, ainsi que vous marquez, que la nouvelle en est arrivée à Londres que le roi de Sardaigne entre comme partie contractante dans la négociation qui se traite entre les cours de Vienne et de Madrid, il faut présumer qu'il ne s'y prête autrement que pour voir le dessous des cartes relativement à cette négociation; car de croire qu'il y donnerait bonnement, ce serait supposer qu'il voudrait agir contre ses maximes d'État et contre son propre intérêt. C'est pourquoi vous devez poursuivre avec bien de l'attention la susdite nouvelle et me marquer ce que vous en avez pu approfondir.

Federic.

Nach dem Concept.


5232. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A LA HAYE.

Berlin, 7 décembre 1751.

Votre rapport du 30 de novembre dernier m'est bien entré, et je vous recommande, à l'heure qu'il est, de veiller toujours avec attention à tout ce qui se passe là où vous êtes, pour pouvoir ensuite m'en faire vos rapports ultérieurs.

Au reste, je veux bien que vous sachiez que le ministre de Saxe, le sieur de Bülow, a déclaré ici à mon ministère le précis du traité de subsides de sa cour,1 et il a confessé en outre qu'il n'y avait rien de plus de conclu; mais je sais à quoi m'en tenir là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.


5233. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 7 décembre 1751.

Vos dépêches du 26 du mois dernier de novembre m'ont été heureusement rendues. Je suis d'accord avec M. de Saint-Contest que le meilleur parti à prendre au sujet de l'élection d'un roi de Pologne,2 en cas de vacance, est de n'en prendre aucun jusqu'à ce que le cas arrive; mais comme j'ai de forts soupçons qu'il se chipote là-dessus quelque chose entre les cours de Vienne et de Pétersbourg en faveur du prince Charles de Lorraine, et que nous n'ignorons pas que le premier ministre de Russie, le grand-chancelier Bestushew, a sacrifié bien d'autres intérêts essentiels de la Russie à l'Autriche, j'ai cru devoir avertir confidemment M. de Saint-Contest de ce que j'ai de soupçons là-dessus. Et s'il ne convient point, à ce qu'il pense, de prendre quelque concert entre nous, en supposant que le cas soit tel que je le soupçonne, je crois cependant qu'il n'y aurait nul inconvénient, si la France



1 Vergl. S. 536.

2 Vergl. S. 513. 516.