<559> touchant les menées de la cour de Vienne en Pologne, pour enlever la couronne de Pologne à la famille électorale de Saxe, après la mort du Roi régnant, et l'assurer au prince Charles de Lorraine ou, selon les conjonctures, à l'un des Archiducs, est bien fondé. C'est aussi pourquoi vous me rendrez un service essentiel en vous servant de toute votre adresse pour tirer autant d'éclaircissements sur cette affaire qu'il vous le sera possible, et de m'en faire immédiatement votre rapport. Au surplus, n'y aurait-il pas moyen que vous sachiez faire adroitement par d'autres et d'une manière où vous ne paraissiez aucunement, quelques malignes insinuations au comte de Brühl sur ce mauvais procédé de la cour de Vienne, afin de l'animer plus encore contre celle-ci?

Au reste, mandez-moi si l'affaire de Zamojsk1 saurait bien tirer à de plus grandes conséquences en Pologne et occasionner des confédérations et des troubles.

Federic.

Nach dem Concept.


5239. AU LORD MARÉCHAL D'ÉCOSSE A PARIS.

Berlin, 12 décembre 1751.

J'ai bien reçu votre dépêche du 3 de ce mois, sur laquelle je n'ai rien à vous marquer cette fois hormis que mes dernières lettres de Vienne m'assurent que le roi de Sardaigne a envoyé ordre à son ministre à Madrid2 de signer son accession au traité entre les cours de Vienne et de l'Espagne et que par un des articles la cour de Vienne assurait positivement à ce Prince la garantie de la réversion de Plaisance, article qui dans le traité d'Aix avait été équivoque, laissant lieu, dans le cas de réversion, à la Reine-Impératrice d'y faire alors de prétentions encore.

Federic.

Nach dem Concept.


5240. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A VIENNE.

Berlin, 14 décembre 1751.

Ce que vous me marquez par votre dernière dépêche au sujet de l'accession du roi de Sardaigne, me fait pénétrer parfaitement les raisons pourquoi ce Prince entre dans le traité qui se négocie à Madrid : c'est qu'il croit de pouvoir obtenir sans coup férir la réversion de Plaisance. C'est la question s'il obtiendra son but par là, vu le grand chapitre des incidents qui ruinent souvent les mesures les mieux prises par l'intervalle du temps.

Je ne m'étonne pas de la surprise que la cour où vous êtes fait remarquer de l'union avec laquelle tout se passe à la Diète de Suède;



1 Vergl. S. 551.

2 Marquis San Marsan.